La FAF mécanique concilie débit et simplicité
À Priziac dans le Morbihan, Laurent Cospérec a investi dans une fabrique d’aliment à transfert mécanique qui lui permet de fabriquer en toute simplicité tous les aliments de son futur élevage de 730 truies naisseur-engraisseur.
À Priziac dans le Morbihan, Laurent Cospérec a investi dans une fabrique d’aliment à transfert mécanique qui lui permet de fabriquer en toute simplicité tous les aliments de son futur élevage de 730 truies naisseur-engraisseur.
Éleveur à Priziac dans le Morbihan, Laurent Cospérec accompagne l’accroissement de son élevage d’une nouvelle fabrique d’aliment à transfert mécanique dimensionnée pour produire les 6 500 tonnes d’aliment nécessaires à son projet de 730 truies naisseur-engraisseur. "Grâce aux économies d’échelle permises par la taille de mon futur atelier, je pourrai rentabiliser rapidement une nouvelle FAF avec laquelle je vais fabriquer tous mes aliments, depuis le starter pour les porcelets jusqu’à la superfinition en engraissement." Pour un tonnage aussi important, le débit de fabrication d’une fabrique pneumatique s’avérait insuffisant. Sa FAF à transfert mécanique lui permettra de fabriquer 25 tonnes d’aliment par jour, cinq jours par semaine, treize heures par jour. "L’objectif est d’avoir un stock d’aliments finis de trois jours en permanence pour passer les week-ends sans avoir à fabriquer et gérer sereinement les éventuelles pannes qui pourraient se produire sur la ligne de fabrication." Le stockage des matières premières a été dimensionné pour couvrir l’ensemble des besoins en céréales d’une année entière. Les trois silos couloirs de 2 000 tonnes de maïs humide existants vont être complétés par un silo tour de 1 500 m3 et quatre cellules extérieures de 600 tonnes chacune pour le blé et l’orge. L’éleveur peut aussi utiliser trois tourteaux (soja, colza et tournesol) ainsi que de la pulpe de betterave, ces quatre produits étant stockés dans des boisseaux de 85 m3. Les COV sont stockés dans cinq boisseaux en acier (deux pour l’engraissement, deux pour les truies et un pour le porcelet deuxième âge). Un noyau utilisé en complément de blé et d’orge pour constituer les aliments starter et premier âge est stocké dans un silo polyester extérieur alimenté par un camion à vis. Le broyage des matières premières est assuré par deux broyeurs gravitaires pour obtenir deux granulométries sans avoir à changer de grille (4 mm pour les aliments porcelets et les complémentaires charcutiers ajoutés au maïs, 5 mm pour les aliments truies). Les aliments et les complémentaires maïs sont constitués dans une mélangeuse de 1 500 kg (3 000 litres), puis envoyés dans un boisseau dans l’attente d’un transfert pneumatique vers les silos de l’élevage.
Une FAF pilotable depuis un smartphone
L’ensemble de la fabrique est géré par le logiciel Examat d’Asserva. "Depuis n’importe quelle interface extérieure à l’élevage, smartphone, tablette ou PC, je peux surveiller et gérer toutes les opérations", apprécie Laurent Cospérec. Asserva propose aussi un logiciel de gestion des matières premières, conçu avant tout pour simplifier les commandes, et donc limiter les risques d’erreur. Par exemple, pour transférer une matière première, il suffit de glisser la flèche de la souris sur le synoptique du dessin symbolisant la fosse de réception vers celui qui représente la cellule. Quand la fosse est vide, un capteur laser placé dans la fosse informe l’automate qui coupe alors les moteurs des vis et de l’élévateur, ce qui rend inutile la présence de l’éleveur.
Au total, la fabrique d’aliment de la SCEA de Lichouet a coûté 700 000 euros, hors les deux silos couloirs à maïs et le silo tour. Sur cette base, Laurent Cospérec a calculé un coût de fabrication de 13,80 €/tonne d’aliment, en tenant compte de l’amortissement du matériel et des frais de fonctionnement (électricité, maintenance, assurance, dépannage, main-d’œuvre). Un coût très bas atteint grâce à l’importance du tonnage d’aliment fabriqué. "Aujourd’hui, et même si l’élevage n’a pas de lien au sol, la FAF constitue un levier important pour diminuer son coût de production", conclut-il.