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La baisse de la production européenne de porcs va continuer en 2023

L’offre européenne en porc s’est fortement repliée et la tendance s’accentuera jusqu’au milieu de l’année 2023. Les perspectives de débouchés intérieurs et extérieurs restent peu dynamiques.

L’Union européenne a perdu plus de 6 millions de porcs en un an (-4,6 %).
L’Union européenne a perdu plus de 6 millions de porcs en un an (-4,6 %).
© Réussir SA

En 2022, la production européenne est estimée en baisse de 4 % par rapport à 2021. Le recensement des cheptels réalisé au printemps indique une poursuite du recul de la production européenne en 2023.

 

 
La baisse de la production européenne de porcs va continuer en 2023

 

En effet, au printemps 2022, l’Union européenne a perdu plus de 6 millions de porcs en un an (-4,6 %).

Le résultat de cette dernière enquête cheptel est édifiant, mais il était aussi attendu. Le nombre de truies reproductrices a décroché au même rythme à l’échelle de l’UE. Sur l’ensemble de l’année 2023, le marché européen peut donc s’attendre à un recul de la production d’environ 2,6 % par rapport à 2022, avec un repli de 3,6 % au 1er semestre 2023/22. Du côté de la demande, les perspectives à l’export ne sont pas optimistes. En 2022, les ventes à l’export ne se sont pas relevées (-18 % cumul 9 mois 22/21). La Chine a partiellement redéveloppé sa production nationale. La politique « zéro covid » suivie par le gouvernement a mis la consommation du pays sous cloche et le pays continue de faire jouer la concurrence entre ses fournisseurs. Ainsi, face au décrochage de l’offre européenne et au ralentissement de l’économie mondiale, les exportations devraient reculer de 10 % en 2023 par rapport à 2022.

Les cours vont rester élevés

Les différents éléments influant sur le cours du porc sont susceptibles de maintenir des niveaux élevés pendant plusieurs mois. Sur le long terme, le prix de revient, dépendant du prix de l’aliment, affecte le cours du porc. Les niveaux records des prix des matières premières, de l’énergie, et la hausse des charges de main-d’œuvre et de structure qui persisteront en 2023, concourent à un effet inflationniste sur le prix du porc. Par ailleurs, le marché porcin européen en 2023 se caractérisera par un recul massif de l’offre, et s’illustrera par une forte tension sur les prix. En France, les prix des porcs classes S et E resteront à un niveau élevé : + 50 % au dernier trimestre 2022/21, puis + 32 % au 1er trimestre 23/22 et + 4 % au 2e trimestre 23/22. La prévision du prix du porc en France reste cependant dépendante de l’évolution de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, de l’évolution des coûts énergétiques et de leurs impacts sur la production et la consommation mondiale, et cette année, encore, de la non-propagation de la FPA sur de nouveaux marchés européens. Par ailleurs, cette situation risque d’exacerber les tensions entre les maillons de la filière, en particulier pour les acteurs de l’aval de la filière confrontés aux difficultés de répercussion des coûts de production. L’exercice de prévision n’a en revanche pas pris en compte les potentielles ruptures dans l’approvisionnement et la production de certains produits du porc.

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