La vaccination orale des porcelets pour remplacer l'oxyde de zinc
Le laboratoire Elanco démontre l’intérêt de son vaccin oral contre la colibacillose en alternative à l’oxyde de zinc bientôt interdite à dose thérapeutique.
Le laboratoire Elanco démontre l’intérêt de son vaccin oral contre la colibacillose en alternative à l’oxyde de zinc bientôt interdite à dose thérapeutique.
L’oxyde de zinc ne pourra plus être utilisé à dose thérapeutique au sevrage en France à partir du 16 janvier 2021. Différentes solutions se dessinent pour le remplacer dans les élevages qui l’utilisent. Parmi elles, la vaccination des porcelets contre les diarrhées colibacilaires semble être l’une des plus efficaces. Le laboratoire Elanco se positionne sur ce créneau avec son vaccin buvable Coliprotec F4/F18. Un essai présenté au dernier congrès vétérinaire AFMVP à Rennes au mois de décembre dernier démontre son intérêt. Dans un élevage finistérien présentant des signes cliniques de diarrhées en post-sevrage, le vaccin a permis de réduire significativement le taux de perte (-1,5%) et d’améliorer la croissance (+ 20 g/j) en comparaison avec des porcelets qui avaient reçu de l’oxyde zinc à dose thérapeutique (3 000 ppm) dans l’aliment 1er âge. L’approche économique a mis en évidence un gain net de 1,43 euro par porc pour les bandes vaccinées.
Les résultats de l’essai se confirment dans l’élevage
Au Gaec du Goadec à Coat-Méal dans le Finistère, l’élevage dans lequel a été mené l’essai, Mathieu Goachet et son responsable de la maternité Christian Abolier continuent depuis d’administrer le vaccin aux porcelets à 18 jours d'âge, trois jours avant le sevrage. Avant la mise en place de la vaccination, les diarrhées apparaissaient souvent dès la transition malgré l'ajout sur ordonnance de l’oxyde de zinc dans l’aliment 1er âge. L’envoi de quatre écouvillons rectaux prélevés sur des animaux malades avait révélé la présence d’un E.coli hémolytique F4 (K88) et des gènes F4, LT1, Sta et Stb. « L'identification du germe responsable des diarrhées est un préalable indispensable avant la mise en place du vaccin », rappelle Claudio Trombani, vétérinaire Breizhpig. « Les résultats techniques présentés au congrès AFMVP se confirment. Nous n’avons plus de pertes liées à la colibacillose à la transition et en début de période 2e âge », affirme Mathieu Goachet. L’éleveur souligne également que la vaccination permet désormais d’utiliser un aliment 1er âge plus concentré, et donc de faire progresser les performances. « Avec l’oxyde de zinc, nous devions utiliser en parallèle un aliment sécurisé, qui ne permettait pas d’obtenir de bonnes croissances ». Le vaccin est administré le lundi qui précède le sevrage. Christian Abolier a mis au point la méthodologie qui lui permet de limiter à 30 minutes le temps nécessaire pour distribuer le vaccin aux 44 portées d’une bande. Dans un grand récipient posé sur un chariot, il prépare un mélange constitué d’eau, de thiosulfate de sodium nécessaire pour neutraliser le chlore, et d’un réhydratant pour garantir l’appétence. Il verse ensuite 1,4 litre de cette solution dans chaque augette, puis autant de doses de vaccin que de porcelets présents sous la mère. « Je fais cela le matin. À 15 heures l’après-midi, la solution est généralement bue dans son intégralité ». Le responsable de la maternité souligne l’intérêt d’un vaccin buvable par rapport aux injectables. « Le confort de travail est nettement amélioré », conclut-il.