Des indicateurs pour estimer la présence du virus de la fièvre porcine africaine dans les sols
Des échantillons de sol ou d’environnement pourraient fournir des informations fiables sur la présence de la fièvre porcine africaine (FPA) dans la population de sangliers d’une zone donnée.
Des échantillons de sol ou d’environnement pourraient fournir des informations fiables sur la présence de la fièvre porcine africaine (FPA) dans la population de sangliers d’une zone donnée.
Selon une équipe de chercheurs tchèques, des échantillons de sol ou d’environnement pourraient fournir des informations fiables sur la présence de la fièvre porcine africaine (FPA) dans la population de sangliers d’une zone donnée. Pour cela, ils ont travaillé sur la survie du virus dans le sol (mélange d’argile et de sable) à deux températures (4 et 22 °C) et avec ou sans présence de sang. Le virus infectieux survit beaucoup plus longtemps à des températures basses : à 4 °C il est détecté après 112 jours avec ou sans sang et l’ADN viral est toujours retrouvé 210 jours après l’inoculation à une concentration relativement élevée et stable. À 22 °C, le virus infectieux n’est plus détecté après 14 jours sans sang et 42 jours avec sang. L’ADN viral est quant à lui toujours présent 210 jours après l’inoculation. Dans un deuxième essai, la survie de la souche virale impliquée lors de l’épisode de FPA en République tchèque en 2018 a été testée 7 jours post-inoculation dans 2 types de sol : argile et tourbe à pH fortement acide. La réduction de la charge virale est moins forte dans l’argile avec sang que dans l’argile sans sang et encore moins forte dans la tourbe. Des études futures doivent investiguer le rôle du pH du sol sur la stabilité du virus.
« L’intérêt de la biosécurité avérée »
Isabelle Corrégé, Ifip-Institut du porc
Comme le concluent les auteurs, la plus grande stabilité du virus à basse température indique une probabilité plus élevée de propagation de la FPA dans les populations de sangliers pendant l’automne et l’hiver. Cette étude confirme l’intérêt des mesures de biosécurité en élevage afin de s’affranchir de la contamination de la zone d’élevage par des personnes, des véhicules ou du matériel provenant de zones avec présence de sangliers, en particulier dans des régions où la FPA est déjà présente. Le strict respect des 3 zones de l’exploitation, du changement de tenues et de chaussures dans le sas sanitaire et la vigilance sur toute entrée de matériel extérieur sont fondamentaux. Il convient également de connaître l’origine de la tourbe utilisée pour alimenter les porcelets en maternité. Les durées de survie du virus de la FPA sur différents supports sont disponibles sur le site Ifip biosécurité http://biosecurite.ifip.asso.fr/documents/survie_virus_PPA.pdf.
Côté biblio
Preuve expérimentale de la survie à long terme de la souche infectieuse Ba71V du virus de la peste porcine africaine dans le sol dans différentes conditions. Prodelalova et al.