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Comment réduire l’agressivité des porcs mâles entiers

Les mâles entiers sont significativement plus actifs que les mâles castrés et les femelles en élevages conventionnels comme en élevages alternatifs. Mais pour ces deux types de production les solutions pour éviter l’agressivité sont différentes.

Les porcs mâles entiers sont plus actifs et par conséquent plus agressifs aussi. Des moyens existent pour réduire cette agressivité.
Les porcs mâles entiers sont plus actifs et par conséquent plus agressifs aussi. Des moyens existent pour réduire cette agressivité.
© Ifip

Chez les porcs en engraissement, les hormones sexuelles stimulent les comportements agressifs. Ceci se traduit très souvent par une augmentation des lésions sur la peau en lien avec les morsures lors des bagarres. 

Lire aussi : Porc mâle entier : comment minimiser le risque d'odeurs en engraissement sur paille?

D’une façon très générale, réduire la compétition entre animaux, en augmentant les ressources disponibles, permet de réduire les sources de conflits et donc les comportements agressifs. Plusieurs points sont à surveiller :

Lire aussi : Comment déposer du gras sur les porcs mâles entiers ?

La compétition à l’auge et à l’abreuvoir favorise les comportements agressifs. Le nombre de places à l’auge et à l’abreuvoir doit être respecté. Il est recommandé de conduire les porcs mâles entiers de façon quasi libérale sur le plan alimentaire. Cela ne dégrade pas la qualité de la carcasse, car les porcs mâles non castrés déposent moins de tissu adipeux que les porcs castrés pour obtenir des carcasses maigres. De plus, le rationnement, surtout chez des porcs maigres comme les mâles non castrés, conduit à des tissus gras plus insaturés, moins adaptés pour la transformation en charcuteries (gras mous).
 
Des surfaces restreintes favorisent les interactions négatives car les porcs ne peuvent pas fuir leurs agresseurs ou se réfugier dans une zone calme. Pour augmenter les capacités de fuite ou d’évitement, des zones de refuge peuvent être conçues en ajoutant des barrières visuelles, par exemple : des bottes de paille, des barrières pleines, etc.
 
Des logements très enrichis peuvent quand même générer des sources de conflits s’ils sont dégradés (litière accumulée sale). L’apport de fourrages grossiers en quantité suffisante, en plus de contribuer à la satiété, est un bon enrichissement s’il est renouvelé fréquemment.
 
L’ajout d’une botte de paille dans la case ou de barrières pleines pour créer des barrières visuelles permet la conception de zones de refuge.
L’ajout d’une botte de paille dans la case ou de barrières pleines pour créer des barrières visuelles permet la conception de zones de refuge. © Inrae Porganic
Éviter l’instabilité sociale. Après un mélange d’animaux non familiers (de portées, de cases ou d’élevages différents) une nouvelle hiérarchie se met en place. Cela provoque l’apparition de nombreuses interactions négatives encore plus fréquentes en présence de mâles entiers. 
L’objectif est de réduire cette instabilité sociale en sociabilisant les porcelets dès la maternité (ouverture des cases). Ce mélange précoce supprime les conflits et le stress des animaux en post-sevrage. Il faut aussi éviter les mélanges d’animaux à l’entrée en engraissement. Pour cela, il faut garder des effectifs identiques à ceux du post-sevrage et/ou détasser une même case de post-sevrage en plusieurs cases.
 
La sociabilisation des porcelets  dès la maternité évite des conflits à l’entrée du post-sevrage.
La sociabilisation des porcelets dès la maternité évite des conflits à l’entrée du post-sevrage. © Inrae Porganic

Des comportements sexuels plus fréquents qu’en conventionnel

En élevages alternatifs, les mâles et les femelles sont abattus plus tardivement qu’en élevages conventionnels. Il est donc plus fréquent de voir des animaux atteindre la puberté avant leur départ. Certains mâles entiers vont exprimer plus de comportements ou de tentatives de monte, pouvant entraîner des griffures sur les flancs et des boiteries. 

De plus, si une femelle vient en chaleur, elle sera alors sujette à des montes très fréquentes avec un risque de blessures graves (fracture du bassin, plaies importantes…). Sexer les animaux à l’entrée en engraissement a permis d’éviter ces problèmes au cours du projet Farinelli.

Alexandre Poissonnet, alexandre.poissonnet@ifip.asso.fr

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