Production sous signe de qualité
Cent vingt truies pour produire du label rouge Opale
À Montauban-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine, Damien Cocherie a créé un nouveau bloc naissage pour approvisionner ses engraissements en porcelets. La valorisation des carcasses en label rouge Opale va sécuriser le revenu.
À Montauban-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine, Damien Cocherie a créé un nouveau bloc naissage pour approvisionner ses engraissements en porcelets. La valorisation des carcasses en label rouge Opale va sécuriser le revenu.
La création d’un atelier naissage post-sevrage de 120 truies par Damien Cocherie dans le cadre de la production label rouge Opale démontre que, grâce à ce type de production sous signe de qualité, il est à nouveau possible d’installer des jeunes avec des ateliers de taille réduite tout en leur assurant un revenu correct. "Selon les simulations effectuées par le service économique de Triskalia, le résultat d’exploitation obtenu avec 120 truies en label rouge équivaut à celui d’un 150 truies en production conventionnelle », soulignait l’éleveur, à l’occasion de la porte ouverte organisée avec son groupement le 19 janvier dernier.
La taille réduite de l’effectif truies limite l’investissement (480 000 euros pour le bloc naissage complet et le post-sevrage). Elle va lui permettre de gérer seul l’atelier. Les engraissements amortis, repris à ses parents lors de son installation en 2013, vont contibuer à limiter le coût de production. Par ailleurs, les carcasses Opale dégagent aujourd’hui des plus-values significatives par rapport au conventionnel, « entre 27 et 30 c/kg de carcasse, en comptant la plus-value technique et celle liée au label rouge ».
Un prix de filière équitable pour sécuriser le revenu
Enfin, le prix de base payé aux producteurs Triskalia se détermine désormais en partie sur un « prix de filière équitable », correspondant à la part de la carcasse réellement valorisée en label rouge. « Ce prix est calculé sur la base du coût alimentaire moyen des élevages bretons et des charges de structure spécifique à la production de label rouge Opale », explique Stéphane Berthelot, le directeur du groupement Triskalia. « Il permet de sécuriser les revenus de l’éleveur, et de couvrir les besoins d’investissement liés à la production : alimentation spécifique, surface par porc, bien-être animal… Il apporte aussi de la sérénité et de la confiance dans nos systèmes de production à venir. C’est une réassurance de nos outils. »
L’autre partie de la carcasse non valorisée en label rouge est sur la base du prix cadran. « Cet accord passé avec l’abattoir, les transformateurs et les distributeurs, sécurise et pérennise la production. Tous les maillons de la filière ont intérêt à augmenter la part de la carcasse valorisée en label rouge. »
Et les producteurs ont un rôle essentiel à jouer dans cet objectif. « En choisissant la démarche Opale, ils s’engagent à faire la promotion des produits directement en magasin, au contact des consommateurs. Chaque producteur parraine l’un des points de vente répartis dans toute la France. Cela retisse du lien entre producteurs et consommateurs », souligne Stéphane Berthelot. Une démarche que Damien Cocherie est prêt à engager, dès que ses premiers porcs charcutiers label rouge Opale seront commercialisés.
Les points clés du cahier des charges Opale
Un système d’alimentation tout-en-un râce au Spotmix
Distribuer l’aliment sous toutes ses formes, liquide ou à sec, avec un seul automate, à tous les animaux du bloc naissage, c’est le choix que Damien Cocherie a fait en se procurant le système d’alimentation Spotmix de l’autrichien Schauer. Les truies gestantes alimentées au DAC reçoivent un aliment sec distribué et fabriqué à la carte grâce à l’identification individuelle. Les truies en verraterie, en maternité et les porcelets en post-sevrage reçoivent une alimentation liquide. Les aliments circulent à sec dans un seul circuit, en sortie de l’automate de pesée et de fabrication. Ce circuit se scinde ensuite en trois à l’entrée du bâtiment (verraterie-gestante, maternité et post-sevrage). Pour l’alimentation liquide, l’apport d’eau se fait juste avant la descente dans les auges, au niveau du barillet qui oriente l’aliment vers la vanne sélectionnée.
« Un bâtiment conçu pour minimiser la main-d’œuvre »
« Grâce à l’agencement des salles, toutes reliées entre elles par un unique couloir, et les équipements choisis, ce bloc naissage devrait permettre à Damien de minimiser son temps de travail, un point essentiel pour lui puisqu’il sera seul dans un premier temps sur l’élevage. L’intérêt principal du système d’alimentation choisi réside dans sa simplicité et sa précision. Il pourra aussi s’adapter facilement aux évolutions futures de l’élevage : aliment à la ferme, maïs humide, augmentation du cheptel. Le coût ramené à la place est supérieur à la moyenne (4 000 €/truie avec le post-sevrage), mais il faut souligner la qualité des équipements, avec en particulier les cases balances et les échangeurs d’air individuels dans le bloc verraterie-gestante. »