CCPA et Porveo testent la pesée en continu en engraissement
Au Gaec du Gast à Quelaines en Mayenne, quatre cases ont été équipées de balances permettant de peser les porcs en continu. Les données sont traitées par CCPA.
Au Gaec du Gast à Quelaines en Mayenne, quatre cases ont été équipées de balances permettant de peser les porcs en continu. Les données sont traitées par CCPA.
La firme service CCPA et Terrena Nutrition Animale testent un système de pesée en continu des porcs en engraissement. L’objectif est de piloter les performances des animaux en temps réel. « Contrôler, planifier et anticiper sont les trois axes de travail prioritaires pour améliorer les performances de l’engraissement », soulignait Benoît Quemeneur, ingénieur production porcine, à la journée technique organisée par Porveo le 1er décembre à Laval en Mayenne, pour justifier ce type d’installation. Le matériel utilisé est une balance automatique placée dans la case, sans portillons d’entrée ni de sortie afin d’avoir le plus de passage possible. Il est connecté par wifi à un ordinateur pour le transfert automatique et l’analyse des données. « Ce type de matériel permet avant tout de piloter la croissance des animaux, en la comparant en permanence à des profils définis au préalable ou à une référence », explique l’ingénieur. Ensuite, à partir de leur poids, il est possible de calculer précisément leurs besoins. « On peut dès lors adapter instantanément le programme alimentaire à ces besoins, en quantité et en qualité, dans le but de baisser l’indice de consommation et de limiter les rejets. »
La pesée quotidienne des animaux permet également de mettre en évidence les dérives de performances, dans le but d’appliquer des actions correctives. « On peut par exemple constater une baisse de croissance suite à une transition alimentaire mal gérée. Des épisodes sanitaires peuvent aussi être anticipés, corrélés le plus souvent à une baisse de la croissance avant même l’apparition des premiers symptômes de la maladie. »
En fin d’engraissement, la pesée est aussi devenue un outil essentiel pour classer le maximum de porcs dans la gamme. « Avec des pesées quotidiennes, nous pouvons modéliser l’évolution au jour le jour de la répartition des porcs de la case dans chaque catégorie de poids de la grille Uniporc », souligne Benoît Quemeneur.
La fiabilité des données, calculée à partir de leur comparaison avec des pesées sur la bascule de l’élevage où le matériel en test, est de 97 à 98 %. « Elle augmente avec le nombre de passages journaliers », constate l’ingénieur. Pour une case de 18 animaux, la balance enregistrait de 120 passages en début d’engraissement à moins de 20 en fin de période, un chiffre insuffisant pour obtenir des données fiables. « Nous avons donc installé la bascule entre deux cases, à la place d’un élément de la cloison de séparation. Avec deux fois plus d’animaux, nous avons obtenu trois fois plus de données, preuve que son nouveau positionnement a incité les porcs à développer plus d’activité. »
La récupération des pesées par CCPA s’inscrit dans un projet global d’exploitation des données des élevages (quantité d’aliment consommé, température des salles…) lancé par la firme service. « En condition d’élevage, il est difficilement envisageable pour l’instant d’exploiter des données à l’échelle de l’animal », affirme Benoît Quemeneur. « Cependant, il est possible de gérer les performances instantanées à l’échelle de la case. Ces outils peuvent aussi nous permettre d’exploiter d’autres informations annexes, sur l’intensité de leur activité au cours de la journée par exemple, qui peuvent indirectement contribuer à l’amélioration des performances et du bien-être ».
Olivier Garry, Gaec du Gast à Quelaines en Mayenne
« Un suivi précis des croissances »
« La pesée permanente des porcs donne une idée précise de la croissance instantanée des animaux en cours d’engraissement. C’est également un outil qui fait gagner du temps lors du tri avant les départs. Je l’utilise aussi pour suivre les performances des porcelets issus de notre maternité collective, ce qui me permet de mesurer l’effet dans le temps de nouvelles techniques d’élevage, comme par exemple le sevrage précoce. Cependant, avant de l’envisager dans toutes les cases, il faut être en mesure de le rentabiliser. Pour cela, il serait judicieux de le coupler à un système d’alimentation afin de mieux le valoriser. »