« Une solution dans certains cas »
« Il y a huit ans, j’ai dû prendre un emploi à temps partiel car ma femme et moi n’arrivions pas à vivre de l’élevage. C’est un emploi d’enseignant qui me plaît beaucoup et est très enrichissant. Mais c’est très prenant et stressant d’être double actif. Ma femme faisait la vente directe loin de la bergerie et je n’étais jamais tranquille. Quand on est seul, c’est difficile de tout gérer. Il y a des pertes et c’est frustrant. En Gaec, c’est plus facile. Aujourd’hui, nous sommes trois associés avec 500 brebis et 35 vaches en vente directe. Je peux partir tranquille et finir plus tôt. La pluriactivité ne doit pas se faire par nécessité. À long terme, ce n’est pas gérable. Il faut aussi avoir une vie privée. Et je pense que l’élevage doit se suffire à lui-même. Cela peut être une solution pour un jeune qui s’installe progressivement et veut s’assurer un revenu, à condition qu’il ait quelqu’un sur place quand il s’absente. C’est aussi possible pour des personnes qui travaillent à plein-temps et élèvent 40 à 50 brebis à côté. Elles s’occupent en général très bien des brebis et vendent bien leurs agneaux. L’obligation de traçabilité tend toutefois à en décourager beaucoup. » Raphaël Farrugia, éleveur et enseignant dans le Jura, administrateur à la FNO