Une petite filière ovine bien structurée à La Réunion
Les 62 éleveurs ovins réunionnais ont su se fédérer pour créer une coopérative structurante et fonctionnelle.
![Jusque dans les années 80, La Réunion ne comptait que 35 éleveurs ovins. Leurs animaux pâturaient tous ensemble les terrains forestiers d'altitude. © DR](https://medias.reussir.fr/patre/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPA674_DECO_REUNION.jpg.webp?itok=cJGlY5ie)
Depuis 2008, une vraie dynamique de filière a été instaurée à La Réunion avec la création de la Sica Revia, spécialisée en ovin, refondue quatre ans plus tard en Sica Ovicap qui gère les productions de viande ovine et caprine de l’île. Elle regroupe aujourd’hui 29 éleveurs caprins et 62 ovins qui produisent 32,7 tonnes de viande, soit 1 724 ovins chaque année. La production est destinée au marché local, qui nécessite des exportations pour répondre à la demande. En 2018, ce sont ainsi 1 800 tonnes de viande ovine et caprine qui ont été importées, principalement de la métropole à hauteur de 920 tonnes, mais aussi directement de Nouvelle-Zélande pour 655 tonnes. De manière plus anecdotique, des importations proviennent également d’Espagne (142 t), du Royaume-Uni (39 t) et d’Irlande (10 t). Le marché local est plutôt dynamique, avec plus de 70 % des volumes écoulés en grandes surfaces et le reste en boucherie traditionnelle, tandis que le prix payé à l’éleveur gravite autour de 11,50 euros du kilo de carcasse (3 euros du kg carcasse pour les réformes), auquel viennent s’ajouter les subventions Posei, des aides spécifiques à l’économie d’outre-mer, qui représentent tout de même un montant de 5,26 euros du kg carcasse. Ainsi, depuis 2012, la production ovine ne fait qu’augmenter à La Réunion, bien qu’elle connaisse un plateau depuis 2017.
L’inséminateur vient deux fois par an de la métropole
Au niveau du système d’élevage, la majorité des éleveurs adhérents à la coopérative conduisent leur troupeau en bergerie intégrale. La troupe moyenne est composée de 120 mères, 36 agnelles et 6 béliers. Les éleveurs visent une productivité de 1,8 agneau par brebis par an. La coopérative permet à ses adhérents de faire appel au service d’un inséminateur qui est envoyé de la métropole deux fois par an pour réaliser des inséminations artificielles intra-utérines. La Sica Ovicap remplit par ailleurs les missions d’accompagnement technique des éleveurs et gère également la partie génétique en veillant à l’amélioration continue des troupeaux. La Réunion compte aussi une centaine d’éleveurs indépendants qui détiennent en moyenne 15 brebis qu’ils destinent à la consommation familiale ou à la vente pour faire perdurer les traditions.