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Une force collective et un demi-siècle de progrès génétique pour la brebis Lacaune

Le monde de la brebis Lacaune fête cette année un double anniversaire : les 50 ans de la coopérative d’insémination Ovi-test et les 30 ans de l’organisme d’appui technique Unotec.

Plus de 500 adhérents et partenaires ont assisté aux anniversaires d’Ovi-test et d’Unotec le vendredi 24 juin à La Glène, en Aveyron, site du centre d’insémination de la coopérative.

La race Lacaune est forte aujourd’hui de deux organismes de sélection génétique distincts : le service élevage de Confédération générale de Roquefort et la coopérative d’insémination Ovi-test. Le premier est l’historique, la seconde est née en 1972 par la volonté de certains éleveurs d’injecter de l’innovation et du collectif dans la sélection lait et viande. Comme la génétique ne peut pas s’exprimer sans une conduite de troupeau adaptée, l’Union technique ovine (Unotec) a vu le jour 20 ans plus tard, grâce à la synergie entre Ovi-test et la chambre d’agriculture de l’Aveyron. Les deux organismes possèdent toujours une gouvernance commune : un président, Frédérik Lacombe, épaulé par deux vice-présidents, Antoine Stouff, responsable d’Ovi-test, et Lionel Cabrolié, à la tête d’Unotec. Une seule direction administre aussi l’ensemble.

Le progrès génétique démocratisé

« Stimulés par la mouvance moderniste des CETA et de la JAC, les fondateurs d’Ovi-test ont eu à cœur de progresser mais surtout de mettre le progrès génétique au service de tous les éleveurs ». C’est en ces termes qu’Antoine Stouff décrit les racines de la coopérative. Les premières inséminations ont démarré dans une bergerie à La Glène, mise à disposition par Jean-Claude Rodier (second président d’Ovi-test). « Une vraie galère » d’après le vice-président actuel. Aujourd’hui, dans le même village, la coopérative est dotée de 1 800 places en bergerie, d’un centre d’insémination avec 1 500 béliers, d’un laboratoire agréé aux normes européennes et d’un centre de rassemblement pour l’export. Premier centre d’insémination en France, Ovi-test en réalise autour de 320 000 par an, ainsi que plus de 500 000 constats de gestation, dont des échographies complexes, avec dénombrement et détermination du stade. Quoique leader en termes de recherche et développement, ce qui fait avant tout la force d’Ovi-test c’est le collectif, via notamment un réseau dense d’éleveurs sélectionneurs : 190 élevages, avec 70 000 brebis, en schéma lait et 29, avec 13 350 brebis, en viande. Pour Jean-Michel Astruc, responsable de l’évaluation génétique et génomique en ovin lait à l’Institut de l’Élevage, « la sélection en ferme possède beaucoup de vertus. Elle permet de confronter les schémas de sélection à tous les types de conduites et de milieux pédoclimatiques ».

La Lacaune à l’ère de la génomique

En schéma lait, le travail de sélection a tout d’abord porté sur la quantité produite. Puis il a fallu réintégrer la qualité du lait (MSU, TB, TP) chez les animaux sélectionnés. Aujourd’hui vient s’ajouter la recherche de caractères fonctionnels, comme la mamelle et le taux de cellule, ainsi que la résistance à des maladies, ou encore la docilité à la traite. « En 2019 nous avons passé le cap des 500 litres par brebis avec une MSU identique à celle de 1970 ! », s’enorgueillit Béatrice Giral-Viala, directrice de 2010 à 2022. Côté viande, la sélection porte en parallèle sur les qualités maternelles et bouchères. « Depuis 2011 nous détectons le gène de prolificité, FecL, par génotypage de toutes les agnelles de renouvellement. Nous avons été les premiers en France », rappelle Béatrice Giral-Viala. Les brebis en sélection ont une prolificité moyenne de 2 agneaux.

La coopérative est aussi impliquée dans la sélection génomique, depuis 2015 dans la branche laitière, ce qui a permis un progrès génétique annuel de plus de 20 %. Le schéma viande passera en génomique en 2023.

Ainsi Ovi-test a largement contribué à l’amélioration et à l’expansion de la race Lacaune, aux côtés de nombreux partenaires : l’Upra, assurant la cohésion de tous les programmes de développement, l’Institut de l’Élevage et l’Inrae, avec lesquels la coopérative participe à des programmes de recherche internationaux.

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