Trois lynx réintroduits ce printemps

L’Office français de la biodiversité (OFB) a relâché trois jeunes lynx dans l’Ain, le Doubs et le Jura. Si ces réintroductions font suite à des arrêtés préfectoraux, Emmanuel Blanc, mandaté par la FNO pour suivre les dossiers sur les lynx dénonce des décisions unilatérales : « Non seulement il n’y a pas eu de concertation avec les éleveurs mais nous n’avons même pas été prévenus. Il s’agit tout de même de l’introduction d’un prédateur. »
Une densité de lynx déjà forte dans le Jura
Ces décisions sont d’autant plus incompréhensibles que, si le lynx est bel est bien une espèce menacée en Europe, elle ne l’est pas dans le Jura où l’on dénombre 1,2 lynx pour 100 km², soit la densité de vie naturelle du félin qui a besoin de surface pour chasser. « Nous pouvons coexister avec le lynx, mais en réintroduire ça n’est pas sérieux », déplore l’éleveur. « Cette cohabitation est fragile, il suffit d’un individu déviant et l’équilibre est rompu. Une fois que le lynx goûte aux moutons, il n’en démord pas. Certains individus se spécialisent sur un troupeau et déciment le cheptel », explique-t-il en se remémorant un éleveur qui avait perdu 50 brebis en deux mois parmi ses 600 têtes à cause d’un individu déviant. L’éleveur participe également à l’élaboration du Plan national d’action en faveur du lynx boréal qui devrait être validé à l’automne avec l’idée d’ancrer la notion de prélèvement de lynx déviant afin de se prémunir de tout acharnement sur un troupeau.