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RéVABio au chevet de la filière viande ovine bio

Le projet RéVABio a travaillé pendant deux ans sur des leviers pour mettre en adéquation l’offre et la demande en viande d’agneau bio. Retour sur les résultats.

Le projet RéVABio a mis en place un essai sur le report des agneaux d’herbe.
Le projet RéVABio a mis en place un essai sur le report des agneaux d’herbe.
© L.Geffroy

Pendant deux ans, les membres du projet RéVABio ont travaillé sur l’adéquation entre offre et demande en viande ovine bio. Le marché est encore très saisonné avec une demande forte autour de Pâques qui ne correspond pas au pic de production des agneaux nés en fin d’hiver dans les zones herbagères. Pour faire correspondre l’offre et la demande, les éleveurs ont principalement recours à deux stratégies : le désaisonnement avec des mises bas à l’automne sur des races rustiques qui s’y prêtent, et le report d’agneaux nés au printemps qui peuvent être vendus à presque un an avec des croissances lentes. Une autre solution pourrait être d’assurer une complémentarité entre les régions. En effet, dans le Sud de la France, la majorité des agneaux naissent à l’automne et peuvent être abattus au premier semestre qui correspond au creux de production du nord et inversement.

Le point de vue de l’aval

Pour les organisations de producteurs et les abatteurs de nombreux leviers existent pour faire coïncider l’offre et la demande mais la complémentarité entre les bassins de production du Nord et du Sud est souvent évoquée. Le désaisonnement est surtout employé par les organisations de producteurs qui le soutiennent via une incitation tarifaire. Enfin, une bonne connaissance et un meilleur suivi des élevages sont mentionnés par tous les acteurs de l’aval de la filière.

Des filières régionales complémentaires

Le Nord de la France vend la majorité des agneaux bio en été et en automne alors que le Sud produit des agneaux en hiver et au printemps. Ces spécificités territoriales peuvent être exploitées en circuits longs et ont été modélisées. « L’optimum a été atteint via une combinaison de 60 % de fermes issues de la zone nord et 40 % de la zone sud, avec un déficit en agneaux réduit à 23 % autour de Pâques », affirment les membres du projet. La durabilité globale de cette combinaison peut être améliorée en enlevant la contrainte calendaire de la demande. Cela illustre la difficulté à trouver un équilibre entre la demande pour une production régulière toute l’année et les enjeux économiques, environnementaux et sociétaux des élevages ovins bio.

Engraisser des agneaux laitiers bio

L’engraissement des agneaux laitiers bio nés à contre saison est un levier pour combler le pic de demande à Pâques. Actuellement, peu d’éleveurs laitiers engraissent leurs agneaux par manque de main-d’œuvre, de rentabilité, de foncier, de place dans les bâtiments ou à cause des contraintes liées au cahier des charges bio. Les éleveurs engraisseurs sont souvent des transformateurs de leur lait en fromage qui cherchent à diversifier leur panier de produits pour la vente directe mais les pratiques d’allaitement, l’âge et la race des agneaux sont très hétérogènes selon les systèmes et les régions.

Étaler la production

Le projet RéVABio a mis en place un essai sur le report des agneaux d’herbe. L’objectif est de vendre des agneaux de 10-12 mois en mars-avril, tout en minimisant l’apport de concentrés. L’étude compare quatre lots de 30 agneaux repoussés uniquement à l’herbe ou avec une finition en bergerie avec des concentrés. Les lots ont été repoussés avec succès malgré des difficultés dans la gestion des parasites. Les agneaux nourris seulement à l’herbe semblent plus lourds et mieux conformés avec un coût inférieur de leur alimentation. Attention toutefois, les bergers ont eu du mal à finir les agneaux qui ont finalement été abattus à 11-12 mois.

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