La question à Rémi Fourrier, représentant d’AHDB en France
Quelles conséquences auront le Brexit sur les échanges d’ovins entre le Royaume-Uni et la France ?

« L’accord sur les relations post-Brexit conclu le 24 décembre est un gros soulagement. Cela signifie qu’il n’y aura ni quotas ni droit de douanes pour importer comme pour exporter. Les opérateurs de la viande et du bétail vont pouvoir continuer à travailler sereinement. Par contre, il y a des procédures et des formalités nouvelles et il faudra sûrement un peu de temps pour que tout le monde se fasse à ces charges administratives supplémentaires liées aux procédures douanières.
Côté britannique, le département de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra) a organisé une série de webinaires pour que les opérateurs de la viande soient opérationnels sur les contrôles physiques supplémentaires, la notification préalable des chargements, les certificats sanitaires d’exportation ou les exigences en matière d’étiquetage. Les gros exportateurs, ceux qui ont un bureau ou une filiale sur le continent, sont maintenant bien formés et informés. Le Brexit va engendrer de légers surcoûts à la viande britannique, de l’ordre de quelques centimes d’euros par kilos, à cause de ces formalités et aussi parce que les certificats sanitaires doivent être établis par des vétérinaires et non plus par des assistants vétérinaires.
La fin des aides PAC pour les farmers britanniques
Un autre changement attendu du Brexit est la fin des aides PAC pour les farmers britanniques. Le gouvernement du Royaume-Uni s’est engagé dans un plan de continuité qui devrait compenser à 100 % les aides PAC dès 2021. Mais ces compensations se réduiront progressivement pour disparaître totalement fin 2027. Il existe des programmes de substitution qui aideront les agriculteurs à condition qu’ils s’engagent dans des démarches environnementales comme le Environment Land Management scheme.
Le cours anglais de l’agneau est également très élevé en ce moment, bien supérieur à la moyenne de ces cinq dernières années. Avec le Covid, les Britanniques sont restés au Royaume-Uni cet été et cela a fait des consommateurs en plus. La campagne de promotion estivale « Make it Lamb » a aussi bien fonctionné et permis de rappeler la polyvalence et la facilité de cuisson de l’agneau, notamment au barbecue. La campagne européenne « L’agneau, l’essayer c’est l’adorer » que nous menons avec nos confrères français et irlandais va se terminer fin mars. Nous sommes ouverts à toutes initiatives pour poursuivre des campagnes communes visant à faire évoluer l’offre d’agneau en France. »