Près de 11 000 brebis victimes de plus de 920 loups
Alors que les chiffres de la prédation 2021 sont enfin accessibles, un autre coup de tonnerre ébranle la profession ovine déjà marquée par ce fléau. On compte désormais 921 loups en France.
Alors que les chiffres de la prédation 2021 sont enfin accessibles, un autre coup de tonnerre ébranle la profession ovine déjà marquée par ce fléau. On compte désormais 921 loups en France.
L’Office français de la biodiversité a effectué un recomptage de la population du loup gris en France. Le résultat est impressionnant : la population est passée de 624 individus en 2021 à 921 aujourd’hui, soit une augmentation de 47 % depuis le comptage de l’année dernière. Les représentants des éleveurs, dont la Fédération nationale ovine (FNO), avaient demandé, dès l’automne dernier, un recomptage de la population lupine qui leur semblait très sous-estimée vu les indices de présence relevés par les chasseurs et les éleveurs.
145 zones de présence permanente du loup
À la fin de l’été dernier, le loup était présent dans 45 départements métropolitains, divisés en 145 zones de présence permanente, dont 128 avec des meutes établies. Le nombre de victimes du loup est en légère baisse de 2 % entre 2020 et 2021, de même que le nombre d’attaques constatées, mais le syndicat ovin ne voit pas un signal positif. Les brebis tuées sont tout de même au nombre de 10 826 en 2021. « Il y a des troupeaux qui ne vont plus en estive et des zones d’alpage qui sont désertées », souligne Claude Font, secrétaire général de la FNO en charge du dossier prédation. La Drôme et le Vaucluse sont les deux départements où le nombre de constats à le plus baissé, tandis que la Haute-Savoie a encaissé une forte augmentation. On observe également neuf départements nouvellement prédatés, notamment en Normandie et dans le Centre.
La prédation du loup coûte 33,91 millions d’euros en France
En 2021, la prédation a coûté 30,42 millions d’euros pour les aides à la mise en place de mesures de protection des troupeaux et 3,49 millions d’euros uniquement dédiés aux indemnisations des victimes. Finalement, 100 loups ont été abattus par des tirs de défense et six ont été braconnés.
Alors que le futur plan national d’actions Loup est en cours de réaction, les professionnels souhaitent la levée des freins aux prélèvements des prédateurs. « Il faut aller jusqu’aux quotas autorisés. Tous les loups qui s’approchent d’un troupeau doivent faire l’objet de tirs de défense renforcés par les louvetiers. Les activités humaines ne sont plus craintes par les loups. Seul le maintien de la peur de l’Homme serait susceptible d’écarter les loups des troupeaux protégés et de diminuer la pression de prédation drastiquement », explique l’éleveur ovin de Haute-Loire.
Les spécialistes de la biodiversité avaient mentionné, dans le plan loup actuel, la nécessité de parvenir à 500 individus pour assurer la stabilité de la population. Ce chiffre étant largement atteint, les éleveurs militent au niveau européen pour déclasser le loup et lui retirer son statut d’espèce protégée menacée d’extinction.
Les mesures de protection de plus en plus répandues
Avec 30,42 millions d’euros engagés dans la protection des troupeaux, soit une augmentation de 6,3 % par rapport à 2020, les éleveurs sont de plus en plus demandeurs de moyens. Rien qu’en 2021, ce sont 772 chiens de protection qui ont été achetés, soit 6 % de plus que l’année précédente, et 5 642 chiens bénéficient de l’aide forfaitaire à l’entretien. Les éleveurs possèdent en moyenne trois chiens par troupeaux. Côté gardiennage, 2 483 éleveurs ont demandé l’aide forfaitaire éleveur – berger, contre 2 347 en 2020. Par ailleurs, ils étaient 1 158 à avoir embauché un berger, soit 6,7 % de plus que l’année précédente. Enfin, 1 823 éleveurs ont fait la demande pour l’aide à l’achat de clôtures électriques, pour un montant moyen de dossier de 1 929 euros.