Pourquoi tondre les moutons ?







La laine du mouton est une fibre dont la pousse est continue. Un mouton que l’on ne tondrait pas se retrouverait enveloppé d’un cocon de laine feutrée, sale, humide et moisie. Il étoufferait avec son lourd manteau et perdrait son énergie à tenter de se rafraîchir. En été, les moutons se portent mieux avec moins de laine. En hiver, un mouton fraîchement tondu et en bonne santé n’a pas froid en dessous de 10 °C, à condition qu’il ne soit pas mouillé ou en plein vent.
La tonte peut être aussi considérée comme un acte d’hygiène qui limite l’apparition de parasites externes. La tonte de l’arrière-train, autrement appelée l’écussonnage, soulage aussi l’animal des parties crottées. Après la tonte, les bêtes sont plus propres, plus légères et plus dynamiques. Il est aussi plus facile pour l’éleveur d’apprécier l’état de santé des animaux quand ils sont délainés.
Indispensable à la bonne santé du mouton
Généralement, on tond les brebis une fois par an mais certaines races comme la Mérinos ou la Romney peuvent produire jusqu’à cinq ou six kilos de laine par an. Il est alors préférable de les tondre deux fois par an. « Si l’on attend trop, la laine est feutrée et elle devient dure, dense et inexploitable », explique Hugues Lachaume, tondeur en Haute-Vienne. Les brebis qui ne sortent pas peuvent aussi être tondues tous les huit mois environ car, ne recevant pas de pluie, leur laine non lavée s’encrasse plus vite. En enlevant une certaine épaisseur, la tonte permet de gagner de la place en bergerie et à la mangeoire.
Dans le Centre de la France, les brebis sont généralement tondues de mars à juin. Dans le Sud, la tonte peut commencer dès février mais dans les zones de montagne, elle est plus tardive. Pour les animaux restant en bergerie, la période de tonte dépend surtout du cycle de la brebis. Les éleveurs apprécient ainsi de tondre avant l’agnelage. Les agneaux trouvent plus facilement les mamelles et ne risquent pas de téter inutilement une mèche de laine. La brebis tondue se met aussi davantage à l’abri du froid et du vent, protégeant ainsi davantage ses petits. En outre, elle mange avec plus d’appétit ce qui lui permet de produire plus de lait. Il en est de même des agneaux que l’on peut tondre entre 25 et 35 kilos et qui profiteront alors d’une croissance accélérée. « On peut gagner dix à quinze jours d’engraissement », estime Hugues Lachaume, par ailleurs éleveur de 650 brebis.
Enfin, ne l’oublions pas, la tonte permet de produire de la laine, matière naturelle aux qualités uniques, qui servira à se vêtir ou pour l’isolation.