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Pour de meilleures conditions de travail

Un parc de contention pensé intelligemment peut radicalement améliorer les conditions de travail en diminuant les risques et la pénibilité liés à la contention.

Pour améliorer les conditions de travail de l’éleveur, il est important de bien respecter les principes de base de la contention et de l’aménagement des parcs. Un parc mal aménagé sera pénible à utiliser. Il peut aussi permettre de diminuer le risque d’accidents du travail. Sur 4 350 accidents du travail entre 2009 et 2011, 758 sont survenus durant la manipulation et la contention des animaux.

Une aire de travail bien aménagée

L’aire du travail de l’éleveur doit être bien aménagée et fonctionnelle. Il ne faut pas que la personne qui travaille soit obligée de chercher ses outils, l’installation d’un pupitre par exemple peut être pratique. L’installation d’un éclairage adapté à chaque poste permettra aussi de diminuer les problèmes de vue.

Lors de la manipulation d’agneaux, il ne faut pas hésiter à surélever le couloir devant l’aire de travail afin d’éviter à l’éleveur de se baisser et ainsi limiter les maux de dos. Les commandes à distance, soit électronique soit par des systèmes de poulies mécaniques, permettent à l’éleveur d’éviter des déplacements. L’installation de portes anti-recul peut améliorer le confort de l’éleveur en lui évitant d’aller rechercher les brebis qui reculent et de se baisser. Il peut aussi être utile de placer des passages d’homme pour l’éleveur afin de lui éviter d’enjamber les parois, ce qui entraîne des mauvais mouvements pour le dos mais peut aussi causer des chutes.

Bien choisir sa cage de retournement

Pour améliorer les conditions de travail, il est aussi important d’aménager un parc couvert s’il est fixe. Un sol bétonné permettra aussi un meilleur écoulement des jus et diminuera ainsi la charge de travail. L’installation d’une cage de retournement peut aussi être un bon investissement pour effectuer les soins. Elles permettent de travailler à hauteur pour la taille des onglons par exemple. L’utilisation d’une cage est plus aisée que la contention au sol. Cette dernière entraîne souvent de mauvaises postures. Certains postes peuvent être aménagés pour travailler assis comme pour la réalisation d’échographies par exemple. Mais avant d’acheter une cage de contention, il est important de bien réfléchir son investissement en prenant conseil auprès des différents conseillers, ceux des chambres d’agriculture et de la MSA. De plus, leur utilisation n’étant pas aisée, il ne faut pas hésiter à se rendre chez des éleveurs qui en possèdent afin de les tester et de voir avec laquelle l’éleveur est le plus à l’aise.

« La MSA est là pour accompagner les éleveurs qui désirent améliorer leurs conditions de travail »

Quelles sont les erreurs à éviter dans la conception d’un parc de contention ?

Florian Dassé - Dans l’aménagement des parcs de contentions, la principale erreur que font les éleveurs concerne des problèmes de dimensionnement. D’un élevage à un autre, en fonction de la place, de la taille du troupeau, du type d’élevage, les besoins ne sont pas les mêmes. Un parc trop grand ou trop petit peut vite augmenter la pénibilité du travail. Les parcs doivent être pensés et conçus pour répondre aux besoins spécifiques de l’éleveur et de son activité. Une autre erreur que les éleveurs font régulièrement est de ne pas couvrir les parcs fixes. Un parc couvert permet de travailler dans de meilleures conditions et de diminuer grandement la pénibilité des tâches.

Quels conseils donneriez-vous aux éleveurs qui veulent construire un parc de contention ?

F. D. - Le premier conseil que je peux donner, c’est de demander de l’aide ! Un parc de contention n’est pas un investissement anodin, il faut donc prendre le temps de la réflexion et surtout d’aller voir ses conseillers, notamment ceux de la MSA. Les conseillers en prévention de la MSA sont là pour accompagner les éleveurs dans leurs démarches, notamment dans l’aménagement de bâtiments et de l’achat de matériels qui permettent de réduire la pénibilité et d’améliorer les conditions de travail. Les éleveurs peuvent bénéficier gratuitement de ces conseils. Il ne faut donc pas s’en priver. De plus, la MSA, en partenariat avec des structures locales, organise des formations spécialement orientées sur la prévention des risques liés à l’activité physique et l’aménagement des parcs de contention. Il ne faut pas hésiter à y participer.

De plus, si un éleveur a un projet d’évolution, de conception de bâtiment ou d’acquisition d’un équipement pour améliorer ses conditions de travail et de sécurité, la MSA accompagne et éventuellement aide l'éleveur grâce à son dispositif d’aides financières simplifiées pour les exploitants.

Astuce

Laisser un espace entre les parois et le sol

Pendant la conception du parc, notamment un parc fixe, pensez à laisser un espace entre les parois et le sol. Cela permettra d’une part de faciliter les écoulements des jus et d’autre part, au niveau de votre aire de travail, de caler vos pieds et ainsi d’avoir une position plus confortable et ergonomique.

Chiffres clés

Les accidents du travail en élevage ovin entre 2009 et 2011

4 348 accidents du travail
754 pendant une manipulation ou une contention
354 pendant la manutention ou le transport des animaux
356  pendant les soins aux animaux
95 pendant activité sur animaux vivants
92  pendant la conduite des animaux

Les troubles musculosquelettiques

Avec des cheptels souvent nombreux et des tâches répétitives, l’élevage ovin sollicite quotidiennement le corps de l’éleveur. Celui-ci s’expose à diverses pathologies telles que des lombalgies ou troubles musculosquelettiques (TMS), conséquences des manipulations récurrentes de charges lourdes. Les TMS regroupent des affections touchant les structures situées à la périphérie des articulations : muscles, tendons, nerfs, ligaments, bourses séreuses, capsules articulaires, vaisseaux… Les parties du corps les plus fréquemment atteintes sont le dos, les membres supérieurs (épaule, coude, poignet) et plus rarement les membres inférieurs (genoux). Les TMS ont des causes multiples mais l’activité professionnelle joue fréquemment un rôle dans leur survenue, leur maintien ou leur aggravation. La fréquence des TMS est importante puisque 34 % des travailleurs déclarent souffrir de TMS.

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