Les éleveurs quittent la table du groupe national loup
La FNSEA, JA, Chambres d’Agriculture France, la FNO et la FNB dénoncent le mépris du gouvernement face à la prédation et ont quitté en signe de protestation la table du groupe national loup réuni ce 3 juillet matin.
La FNSEA, JA, Chambres d’Agriculture France, la FNO et la FNB dénoncent le mépris du gouvernement face à la prédation et ont quitté en signe de protestation la table du groupe national loup réuni ce 3 juillet matin.
Ce lundi 3 juillet au matin se réunissait le Groupe National Loup chargé d’établir le dialogue entre les différents acteurs de la problématique lupine. La préfète coordonnatrice du plan loup y a donné l’estimation de la population du prédateur : 906 loups sont annoncés à la sortie de l’hiver 2023, contre 921 en 2022. Cette annonce a provoqué la colère des associations spécialisées présentes.
« Nous sommes indignés »
« Nous avons décidé de quitter les lieux en pleine réunion, car nous sommes indignés et souhaitons dénoncer le manque de moyens mis en œuvre par l’Etat pour assurer un comptage précis de la population de loups en France » se sont exprimés les représentants du Caf prédateurs*. Ils estiment que le loup est plus présent qu’auparavant, et pointent une incohérence : le nombre d’attaques attestées de loups est lui bien en hausse, avec 20 % d’occurrence de plus qu'en 2021. Début 2023, les attaques sont en hausse de 16 % par rapport à la même période 2022. Cette estimation à la baisse repose en effet sur un nombre d’indices fournis par l’Office français de la biodiversité très en retrait par rapport à l’année précédente : près de 1000 en moins. Rappelons que le calcul du nombre de loup sert à déterminer le plafond de prélèvement annuel de loups.
*Le conseil de l’Agriculture française, réunissant les organisations professionnelles agricoles : FNSEA, JA, Chambres d’Agriculture France, FNO, FNB et FNC
De multiples sujets de tension
Certains points du débat sont particulièrement dénoncés par le Caf prédateur, comme le refus d’autorisation d’usage d’une lunette de visée nocturne et le fait que les mesures de défenses contre le loup soient à 20% financées par les éleveurs eux-mêmes. « L'Etat ne donne pas aux éleveurs les moyens de se défendre, […] c'est la victime qui paye pour le bourreau ». « Nous voulons non pas un plan national loup, mais un plan de sauvegarde de l’élevage et du pastoralisme », a martelé Bernard Mogenot de la FNSEA. « Nous demandons également que le PNL fasse l’objet d’un débat au Sénat et à l’Assemblée nationale et soit soumis au vote. »
Le prochain GNL aura lieu le 4 septembre. Le Caf ne remet pas en cause sa participation, mais explique qu’il sera vigilant aux arbitrages qui auront eu lieu cet été par la 1ère ministre sur le contenu du plan national loup. « Il y a un décalage entre nos demandes et les réponses du gouvernement. Nous demandons une simplification des procédures et on nous annonce que l’autorisation de tir de défense va être réduite d’une durée de 5 ans à 2 ans. Les délais d’indemnisations sont passés de 150 à 210 jours… »