Le Sac du berger veut relancer la laine
Dans l’Aveyron, les collectivités locales, la filière Roquefort et un maroquinier veulent ouvrir une filature pour mieux valoriser la laine locale.
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La ville de Saint-Affrique, dans l’Aveyron, pourrait retrouver prochainement une filature pour valoriser la laine locale. Les éleveurs de Roquefort, la communauté de communes de Saint-Affrique et l’atelier du sac du berger se préparent en effet à recréer de toutes pièces un atelier de filage de la laine couplé à une boutique.
Une filature avec boutique qui se visite toute l’année
« J’ai toujours entendu dire que la laine, ça ne valait rien, expliquait lors du dernier salon de l’agriculture Jean-Pierre Romiguier, le gérant du Sac de Berger. Pourtant, en créant des capes, vestes ou manteaux en laine foulonnée, j’ai vu qu’il y avait une demande pour de la laine locale. Avant, le premier critère d’achat, c’était la finesse de la laine, maintenant, c’est le fait que ce soit tracé et produit localement ».
Le projet prévoit de construire un bâtiment de 1 000 m² à Saint-Affrique, sur la route de Roquefort-sur-Soulzon. En plus des deux salariés et demi prévus pour l’atelier de filature, le bâtiment accueillera une boutique ouverte toute l’année et proposera des visites touristiques. Pour cela, la filature peut compter sur l’expérience du Sac du berger qui accueille actuellement 2 500 acheteurs chaque année dans ses locaux pourtant excentrés de Latour-sur-Sorgue, toujours dans l’Aveyron. Le sac du berger emploie une dizaine de salariés et vend depuis trente ans des sacs et articles de maroquineries inspirés de la vie pastorale.
Une filière locale à mettre en place
Le bâtiment de la filature, financé par la communauté de communes de Saint-Affrique, serait loué par une entreprise détenue conjointement par Jean-Pierre Romiguier et la Confédération générale des industriels et producteurs de lait de brebis de Roquefort. La laine serait lavée à Mazamet dans le Tarn et toute une dynamique autour de laine pourrait se mettre en place. « L’objectif est de mieux valoriser la laine et nous allons travailler avec les tondeurs et l’encadrement technique pour créer une filière locale » explique Jean-Pierre Romiguier qui espère commencer modestement la première année par 50 tonnes en suint, soit 20 tonnes lavées.