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Le pôle régional ovin de Charolles fête ses 10 ans

Les 11es rencontres techniques ovines de Bourgogne se tenaient au pôle régional ovin de Charolles qui fêtait cette année ses 10 ans. Ces rencontres, sur le thème des innovations en élevage ovin, ont rassemblé un public jeune et varié.

Le 29 septembre dernier, les rencontres techniques ovines de Bourgogne avaient un goût un peu particulier car le pôle ovin de Charolles fête ses 10 ans. Une occasion pour les intervenants, en plus des présentations techniques sur les innovations en élevage ovin, de revenir sur l’histoire et le fonctionnement de ce pôle. Thierry Besançon, président du Comité régional de l’élevage pour les ovins, a tenu à cette occasion à "rendre hommage aux créateurs de ce site" et à "féliciter toutes les personnes responsables du bon fonctionnement de ce pôle".

Des missions variées pour le pôle ovin

Si le pôle ovin de Bourgogne a vu le jour en 2006, il a été pensé en 2001 dans le cadre de la reconquête ovine et la réorientation de l’exploitation du lycée agricole de Charolles. Il a pour mission de mettre en place des itinéraires techniques efficaces, durables et reproductibles utilisant des techniques d’élevage moderne pour fiabiliser le suivi du troupeau. Il est aussi en charge de mener des expérimentations afin d’améliorer l’autonomie des exploitations. Il se doit aussi de communiquer ses résultats aux éleveurs et à leurs conseillers et de proposer des formations à destination des étudiants, des techniciens et des éleveurs. Pour mener à bien ses missions, l’exploitation du pôle régional ovin de Charolles est dotée de bâtiments fonctionnels : une bergerie de 324 places, un parc de contention couvert et une bergerie dédiée à la finition des agneaux. À l’occasion des journées techniques ovines, le pôle ovin a présenté aux éleveurs et aux techniciens la conduite de ses 72 hectares de prairies naturelles et de ses troupeaux de 80 brebis charollaises et de 600 brebis romanes. Ces dernières sont luttées sur cinq périodes afin d’étaler la vente d’agneau, la charge de travail et d’optimiser l’occupation des bâtiments. En fonction de la période d’agnelage, les agneaux sont finis soit à l’herbe complémentée soit engraissés en bergerie.

L’agro-écologie un enjeu d’avenir

À l’occasion de ces rencontres techniques, les participants ont aussi pu échanger sur le thème de l’agro-écologie. L’exploitation du pôle ovin de Bourgogne s’est en effet engagée dans cette voie afin d’augmenter le chiffre d’affaires de l’exploitation et de mieux valoriser le territoire. Jean-Baptiste Goujeon, responsable professionnel du pôle, a donc présenté l’agro-écologie sur l’exploitation de Charolles. Selon lui l’agro-écologie "consiste à optimiser la production ovine à partir des ressources de son territoire". En effet, sur l’exploitation, "en dix ans la surface fourragère est passé de 82 à 72 hectares et pourtant le cheptel a augmenté de 400 à 700 brebis". Pour ce faire, des règles zootechniques strictes ont été mises en place (par exemple, seules les brebis en fin de gestation et de lactations rentrent en bergerie ; pour 80 % des brebis, la lactation est réalisée à l’herbe, etc.). Ainsi, l’agro-écologie a permis de pérenniser l’exploitation et d’assurer des revenus aux salariés. Patrice Guyard, éleveur dans la Nièvre, et Fabrice Trottier, éleveur dans l’Yonne, ont aussi livré leurs témoignages sur le sujet. L’un est éleveur en zone herbagère et l’autre en zone de grandes cultures.

À l’occasion de cette journée sur le thème de l’innovation, les participants ont pu aussi assister à des conférences sur le parasitisme et sur l’économie de la filière ovine. Éleveurs et techniciens ont participé à des ateliers sur la conduite des troupes romane et charollaise, les bâtiments et équipements ou le colostrum.

L’installation en ovin réussie d’Alexandre

Après trois ans en tant que formateur dans une entreprise alimentaire, Alexandre Saunier 32 ans, jeune éleveur témoin de la FNO, a décidé de revenir sur son exploitation familiale de Saône-et-Loire. Mais pour lui, pas question de mettre de côté son niveau et son mode de vie. Il souhaitait "se conforter rapidement un revenu tout en ayant la possibilité de se dégager du temps. Il était important d’avoir une bonne qualité de vie". C’est dans cette optique qu’il a décidé de s’installer en Gaec en 2009 avec son cousin. Ils ont d’abord modernisé les bâtiments volailles et ont aussi créé l’atelier ovin. Ce dernier "permettait de s’installer à bas coût tout en dégageant un revenu rapidement". Grâce à une bonne gestion, le Gaec a aujourd’hui de bons résultats techniques et économiques. Alexandre estime que pour réussir son installation, il faut "acquérir des connaissances auprès d’éleveurs et de techniciens, bien raisonner ses investissements et faire attention à ses résultats économiques".

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