La laine française dans une boutique parisienne
Lainamac a invité une dizaine d’entreprises à présenter leurs créations lainières haut de gamme dans un boutique éphémère appelée Oh my laine !
Lainamac a invité une dizaine d’entreprises à présenter leurs créations lainières haut de gamme dans un boutique éphémère appelée Oh my laine !
Lainamac, le réseau professionnel de la filière laine du Massif central, a profité du Paris design week pour présenter aux designers, créateurs, décorateurs d’intérieurs et amateurs de beaux produits toutes les potentialités de la laine. Naturelle, durable, peu salissante, chaude, respirante, isolante, légère et saine, la fibre de laine est une matière noble à faire redécouvrir au monde de la mode et de la décoration.
Du 4 au 22 septembre, la boutique-showroom Oh my laine ! a mis en avant les créations haut de gamme de neuf entreprises, petites ou grandes, récentes ou plus anciennes. La coopérative Ardelaine fait partie des anciennes puisque cette coopérative valorise la laine de 25 000 brebis et 170 éleveurs depuis 1982. À une plus petite échelle, Laines paysannes collecte, trie et transforme la laine pyrénéenne en pulls, bonnets ou plaids en laissant aux fibres leur teinte naturelle.
Une matière repousse poussière
Basés à Florac, en Lozère, les ateliers Tuffery fabriquent des jeans depuis 125 ans dont certains à partir de laine de Lacaune et de Mérinos d’Arles. Feutrio fabrique des vestes, écharpes (120 €) ou d’étonnant galet en laine (plus de 500 € pièce) mêlant la laine, la soie ou l’alpaga. Ancienne vétérinaire, Isabelle Boubet restaure et conçoit des fauteuils, matelas ou couverture piquée en utilisant une laine qu’elle carde elle-même.
Oolmoo crée des revêtements muraux mêlant soies et laines. « La laine repousse la poussière et nos tableaux textiles traversent les âges sans problème », apprécie Laurine Malengreau, la créatrice qui travaille avec de la laine française mais regrette toutefois un nuancier insuffisamment complet en laine Mérinos.
Les designers s’essaient à la laine locale
Répondant à l’indication géographique « tapis et tapisserie d’Aubusson », l’Atelier A2 propose des tapisseries de qualité tout en traçant soigneusement ses laines made in France. L’atelier Cc Brindelaine reproduit des illustrations jeunesse sous forme de tapis, également certifiés d’Aubusson. Toujours à Aubusson, Luxdawn mêle la laine à de la fibre optique pour créer des tableaux originaux et lumineux.
Le projet se poursuivra l’an prochain avec une manifestation « Design-moi un mouton ». Lainamac a proposé à des designers de se réintéresser à la laine en la croisant avec d’autres matériaux tel que le bois ou la fibre optique. Ces pièces seront présentées en mai 2020, au moment de la tonte. « Nous avons collecté, lavé et filé de la laine de nos territoires, explique Géraldine Cauchy, la directrice de Lainamac. De la laine issue de race Limousine, celle de race Ile-de-France et un mélange de laines de Texel, Charollais et Suffolk, caractéristique de ce que l’on trouve dans la Creuse. Même si elles n’ont pas la finesse de la fibre des Mérinos, ces laines sont déjà une matière noble et pleine de qualité. »
Catalogue en ligne des textiles français lainiers
En parallèle de cette valorisation des produits, Lainamac met en place une « lanathèque », une plateforme web qui liste les matériaux composés d’au moins 50 % de laine de mouton. Lancé le 1er septembre mais encore en cours de référencement, ce site fonctionne comme un moteur de recherche et permet aux acheteurs, marques, fabricants, designers en recherche de matières textiles et savoir-faire français, de trouver le bon fournisseur en se renseignant sur la composition des matières, les délais de fabrication ou les quantités minimales et maximales produites.