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La génétique, un nouveau moyen de lutter contre les infections parasitaires des brebis

Certains béliers Manech tête rousse présentent une forme de résistance aux strongles gastro-intestinaux.

La race Manech à tête rousse n'est pas la seule à présenter des individus résistants aux strongles. © F. Brunet d'Aubiac
La race Manech à tête rousse n'est pas la seule à présenter des individus résistants aux strongles.
© F. Brunet d'Aubiac

Les strongles gastro-intestinaux, parasites du tube digestif des animaux ayant accès au pâturage, sont de plus en plus résistants aux traitements anthelminthiques. Le nombre restreint de molécules autorisées en brebis laitières ou encore le réchauffement climatique qui risque d’offrir des conditions favorables au développement des strongles fait qu’il est nécessaire de trouver des solutions alternatives aux traitements chimiques actuels. La génétique peut être une partie de la solution, c’est ce que montre une étude de l’Inrae et de l’École vétérinaire de Toulouse qui a mis en avant l’héritabilité de la résistance aux strongles chez les ovins de la race laitière Manech tête rousse. En effet, peu d’œufs de larves sont retrouvés dans les déjections de brebis issues de béliers dits « résistants » aux strongles : 100 œufs par gramme (OPG) en moyenne contre 230 OPG chez les brebis issues de béliers sensibles.

Une solution à coupler avec d’autres bonnes pratiques

« Il est donc possible de sélectionner des béliers résistants aux strongles pour la reproduction, apprécie Claude Soulas, directeur du Centre départemental de l’élevage ovin à Ordiarp dans les Pyrénées-Atlantiques. 10 % des béliers les plus sensibles sur évaluation génomique ont été supprimés des centres d’insémination artificielle. Nous ne disposons pas encore de suffisamment de béliers résistants pour fournir l’intégralité des éleveurs. Cependant, pour les cas les plus urgents, différents outils peuvent être mis en place pour limiter les problèmes de parasitisme, comprenant l’introduction dans l’élevage de semence de bélier résistant. La génétique n’est cependant pas un remède miracle. Il est indispensable de la coupler avec une bonne gestion du pâturage, voire des traitements si les besoins se font sentir ».

La transmission des caractères résistants passe par l’insémination artificielle

La possibilité de sélectionner les béliers sur la résistance aux strongles devrait à long terme modifier les troupeaux dédiés à la reproduction. La diffusion d’animaux résistants permettra un assainissement des pâtures et donc une protection plus globale du troupeau. Mais, pour cela, il faut que les pratiques des éleveurs changent. L’insémination artificielle est indispensable pour faire circuler les nouveaux caractères. La race Manech à tête rousse n’est pas la seule à présenter des individus résistants aux strongles, la Basco-béarnaise, la Manech à tête noire, la Romane, la Causses du Lot ou encore la Rouge de l’Ouest montrent aussi des résultats prometteurs. La diffusion des caractères sélectionnés est cependant pour l’instant difficile pour ces races car peu d’éleveurs ont recours à l’insémination artificielle.

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