La FNO veut du sens et de la modernité pour la production ovine
Lors de son assemblée générale en Haute-Vienne le 8 septembre, la Fédération nationale ovine a organisé une table ronde autour de l’image de l’éleveur dans la société et les problématiques rencontrées.



« La production ovine : du sens et de la modernité », ainsi s’intitulait la table ronde mise sur pied par les équipes de la fédération nationale ovine, à l’occasion de son assemblée générale le 8 septembre au lycée agricole des Vaseix, en Haute-Vienne. Derrière cette vaste formulation, c’est principalement l’image de l’éleveur dans la société et les attentes de nos concitoyens vis-à-vis de l’élevage qui ont été abordées.
Une quête de nature à laquelle répondent les éleveurs
D’ailleurs, Michèle Boudoin, la présidente de la FNO, introduit le sujet : « Le métier d’éleveur ovin fait sens, nous nourrissons les hommes et c’est primordial. Nous avons cette charge de nourrir la société et il faut que celle-ci parvienne à consommer des aliments de proximité ». Nos concitoyens, en particulier depuis l’épidémie de Covid-19 et les confinements successifs, sont en quête de nature « malgré l’urbanité de la société », poursuit Michèle Boudoin. Pour elle, c’est aux éleveurs qu’il revient de parler de leur métier aux gens, d’ouvrir leurs fermes, de montrer ce qu’ils savent faire. « C’est ainsi que nous redonnerons du sens au métier d’éleveur pour nos concitoyens. » Nicolas Arpin, tout récemment installé sur une exploitation ovine en Haute-Savoie, appuie en ce sens : « La discussion avec les gens qui ne sont pas du milieu agricole est enrichissante dans les deux sens : eux découvrent notre métier, et nous, nous profitons de leur vision neuve et fraîche de l’élevage, cela permet de se poser des questions pour faire évoluer son système ». Nicolas Arpin a par ailleurs intégré le programme Éleveurs-témoins qui consiste à se former pour prendre la parole face caméra. « Cela permettrait de contrebalancer l’omniprésence des ONG dans les médias, on donne la parole à ceux qui parlent fort et qui se montrent beaucoup. Cela ne fait pas d’eux des experts », souligne Frédéric Denhez, journaliste et écologue.
La mort et les gaz à effet de serre cristallisent les tensions
Néanmoins, certaines thématiques continuent à déchaîner les passions. Frédéric Denhez témoigne : « J’ai été chroniqueur radio à France Inter et j’ai constaté au fil des ans que deux sujets autour de l’élevage cristallisaient les tensions : les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la mort des animaux ». Selon lui, le véganisme est une mode, « un marqueur social » pour les classes supérieures qui perd peu à peu en visibilité. Le journaliste explique que l’image de l’élevage dans la société balance entre « émission de GES - consommation d’eau » et « entretien des paysages - résilience au changement climatique ». « Il faut s’appuyer sur cette deuxième partie pour défendre l’élevage, soutient-il. L’image de l’élevage change tout doucement en positif mais elle est entachée de nombreuses contradictions, comme de la qualité à moindre coût, par exemple. »
Emmanuel Coste, de la Confédération nationale de l’élevage, revient sur la question de la mort : « Il ne faut pas la cacher, elle fait partie de notre métier, du cycle de vie des animaux de rente. Il faut lever ce tabou et ne pas craindre de parler de nos pratiques qui sont justifiées. Montrons également la multitude de choses positives à montrer, à commencer par la durabilité de l’élevage ovin ».
À l’issue de la table ronde, Michèle Boudoin a remis symboliquement la houlette de berger à Jean-Roch Lemoine, président de la Fédération départementale ovine de l’Aube car c’est dans ce département du Grand-Est que se tiendra la prochaine assemblée générale.
La FNO élit son nouveau bureau
L’assemblée générale du 8 septembre était élective :
Présidente : Michèle Boudoin, Auvergne-Rhône-Alpes
1er vice-président : Patrick Soury, Nouvelle-Aquitaine
Vice-président : François Monge, La Coopération agricole
Vice-président : Jean-François Hirigaray, Nouvelle-Aquitaine
Secrétaire générale : Brigitte Singla, Occitanie
Secrétaire général : Claude Font, Auvergne-Rhône-Alpes
Secrétaire général adjoint : Jean-Roch Lemoine, Grand-Est
Secrétaire général adjoint : Jean-François Cazotte, Occitanie
Secrétaire général adjoint : Mathieu Sourisseau, Nouvelle-Aquitaine
Trésorier : Jérôme Redoules, Occitanie
Membre : Emmanuel Fontaine, Organisations de producteurs non commerciales
Membre : Jean-Paul Rault, Pays de la Loire
Membre : Étienne Fouché, Occitanie
Membre : Alexandre Saunier, Bourgogne-Franche-Comté
Membre : Jean-François Dubaud, Nouvelle-Aquitaine
Membre : Georges-André Muzart, Jeunes Agriculteurs