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La fièvre Q une maladie abortive transmissible à l’homme

Maladie qui peut entraîner des avortements chez les ovins, la fièvre Q peut aussi se transmettre à l’homme. Une étude montre la situation épidémiologique.

Lors des journées techniques ovines au Puy-en-Velay les 23 et 24 novembre, Kristel Gache, vétérinaire à GDS France, a présenté les résultats d’une étude sur la situation épidémiologique de la fièvre Q. C'est une maladie affectant tous les ruminants et provoquée par une bactérie Coxiella Burnetii. Selon Kristel Gache "la plupart des animaux infectés ne présentent pas de symptômes ". Mais elle peut provoquer des séries d’avortements survenant au cours du dernier tiers de gestation. Ces épisodes abortifs peuvent être associés à des mortalités et à la naissance d’agneaux chétifs. La fièvre Q est également une zoonose puisqu’elle peut être transmise à l’homme. En 2007-2010, une épidémie de grande ampleur avait touché les Pays-Bas. Suite à cet épisode les chercheurs ont trouvé important d’améliorer les connaissances de cette maladie et son potentiel épidémiologique. Une étude a donc été mise en place en septembre 2012, pour une durée de trois ans dans dix départements (Hautes-Alpes, Aveyron, Finistère, Indre-et-Loire, Mayenne, Nièvre, Pyrénées-Atlantiques, Saône-et-Loire, Deux-Sèvres), afin d’avoir une estimation de la prévalence de l’infection chez les trois principales espèces de ruminants domestiques (ovins, bovin et caprins).

L’étude comprenait deux volets : un de surveillance, adossé au dispositif de déclaration événementiel, qui avait pour objectif d’estimer la proportion d’élevage considéré comme cliniquement atteint de la fièvre Q, parmi les élevages présentant des avortements répétés. Et un volet enquête sérologique dont l’objectif était d’estimer, dans les 10 départements de l’étude, la proportion d’ateliers avec au moins un animal séropositif à la fièvre Q et la proportion d’animaux séropositifs par atelier.

56 % des troupeaux avec au moins un animal séropositif

C’est la première étude de cette envergure qui a été conduite pour décrire l’impact de la fièvre Q dans les élevages de ruminants en France. Elle a montré qu’en moyenne 6,2 % des épisodes abortifs dans les ateliers ovins sont dus à la fièvre Q. Pour l’ensemble des dix départements, la proportion d’ateliers ovins avec au moins un animal séropositif à la fièvre Q est de 56 %.

La prévalence de la fièvre Q humaine en France reste mal connue. L’incidence annuelle, estimée par le Centre national de référence à 2,5 cas pour 100 000 habitants pour la fièvre Q aiguë, suit une évolution endémique. Quelques épidémies sont survenues sur des zones géographiques très localisées. Une des plus notables par son nombre de cas a concerné Chamonix (132 cas) en 2002. Chez les humains, elle est souvent détectée chez des personnes en contact avec les animaux dans un cadre professionnel (éleveur, vétérinaire, technicien…), ils sont très exposés mais développent rarement la maladie. Des cas humains groupés sont observés plus rarement souvent dans des populations peu habituées au contact avec les animaux mais qui le sont lors de journée porte ouverte ou festive. En France, on dénombre au moins 200 hospitalisations liées à la fièvre Q (selon Santé publique France). L’infection de l’animal à l’homme se fait principalement par voie aérienne. Kristel Gache précise donc que "quand on est régulièrement en contact avec des ruminants et qu’on présente un syndrome grippal, il est important de demander au médecin de faire une prise de sang afin de détecter la présence ou non de la fièvre Q". Il faut aussi faire particulièrement attention chez les femmes enceintes car comme pour les animaux elle peut provoquer des avortements.

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