Gagner en fertilité et en prolificité
Trier les brebis trois semaines avant la mise à la reproduction permet de séparer les brebis maigres et les alimenter différemment. Cet allotement améliore les taux de fertilité et de prolificité et regroupe également les agnelages.
Trier les brebis trois semaines avant la mise à la reproduction permet de séparer les brebis maigres et les alimenter différemment. Cet allotement améliore les taux de fertilité et de prolificité et regroupe également les agnelages.
Au cours de la période de reproduction, l’état corporel des brebis à la mise en lutte et la prise d’état au cours des 40 jours qui suivent sont les deux facteurs qui influencent les résultats de fertilité et de prolificité. Plusieurs solutions sont possibles afin d’obtenir de bons taux de fertilité sur deux cycles de lutte, soit 40 jours. Si les brebis sont en bon état en début de lutte (note d’état corporel supérieure ou égale à 3), le taux de fertilité est pratiquement assuré (voir graphique 1). Il suffit alors que les brebis maintiennent leur état au cours de la lutte. Si elles perdent ou prennent du poids, le taux de fertilité est pénalisé ou amélioré de 2 % (voir graphique 2). Ce sont également les brebis en bon état qui affichent les meilleurs taux de prolificité. Les écarts sont de 10 % avec des brebis assez maigres et de 27 % avec des brebis très maigres (voir graphique 3). Avec une note d’état corporel supérieure ou égale à 3 à la mise en lutte, il suffit que les brebis se maintiennent pour obtenir un taux de prolificité optimum. Par contre, si elles maigrissent au cours de la lutte, ce taux est pénalisé de 14 % (voir graphique 4). Ce sont également avec ces brebis en bon état que les agnelages sont les plus groupés. Les trois quarts des femelles vont alors mettre bas sur les trois premières semaines contre seulement les deux tiers si les brebis sont assez maigres.
Une prise de poids obligatoire pour les brebis maigres
De bons résultats de reproduction peuvent également être obtenus avec des brebis assez maigres à la mise en lutte (note d’état corporel de 2). Mais dans ce cas, la prise de poids au cours de la lutte est obligatoire. Dans l’étude conduite par l’Institut de l’Élevage et le Ciirpo¹, ces brebis sont alors aussi fertiles que celles qui étaient en bon état à la mise en lutte. Par contre, la proportion de femelles gestantes sur le second cycle de lutte est plus importante. Les agnelages sont alors moins groupés. Mais attention, si les conditions alimentaires et éventuellement sanitaires ne sont pas favorables à cette prise de poids, le taux de fertilité est fortement pénalisé : - 9 % si la note d’état se maintient et – 17 % si les brebis maigrissent.
Pour ces brebis maigres, une prise d’état corporel au cours de la lutte augmente leur taux de prolificité de 8 % par rapport aux mêmes femelles qui ne prendraient pas d’état. Toutefois, elles restent moins prolifiques que les brebis en bon état au début de la période de reproduction.
Si l’objectif est d’obtenir le plus d’agneaux nés possible, un tri des brebis au moins 3 semaines avant la mise en lutte est une solution pour y parvenir. Les brebis déjà en bon état peuvent se contenter de maintenir leur état corporel, même si une prise d’état n’est alors pas dommageable. Par contre, un flushing est préconisé aux brebis assez maigres. En majorant la ration en énergie dans les trois semaines avant et après la mise à la reproduction, les taux de fertilité et de prolificité sont nettement améliorés et alors proches de brebis en bon état.
Le flushing, c’est de l’énergie en plus
Cette suralimentation énergétique peut se traduire par un ajout quotidien de 300 g à 500 g de céréales dans une ration à base de foin de graminées de qualité moyenne selon l’état des brebis. L’apport supplémentaire d’azote n’est alors pas nécessaire. À l’herbe, il est possible de tourner plus vite ou bien d’ajouter 300 à 400 g de céréales.
Pour les brebis très maigres, il est souvent trop tard pour les remettre en état trois semaines avant le début des luttes. Lorsque cela est possible, il est plus judicieux qu’elles rejoignent le lot de lutte suivant. Mais attention, cela n’est pas sans conséquence sur l’équilibre du système de production. Ces brebis ne doivent donc pas être nombreuses et cette pratique limitée aux situations climatiques exceptionnelles, comme celles de l’été et de l’automne 2016 par exemple.
Les notes seuils à respecter
Pour un maximum de brebis gestantes réparties sur 40 jours de lutte, il faut avoir des brebis avec une note d’état corporelle (NEC) supérieure ou égale à 2 à la mise en lutte et en prise d’état au cours de la lutte. On peut aussi viser des brebis avec une NEC supérieure ou égale à 3 à la mise en lutte associée une prise d’état ou un simple maintien au cours de la lutte.
Pour un maximum de brebis gestantes sur le premier cycle de lutte, il faut des brebis avec une NEC supérieure ou égale à 3 à la mise en lutte et en prise d’état au cours de la lutte.
Pour un maximum de prolificité, il faut également des brebis avec une NEC supérieure ou égale à 3 en début de lutte et en prise d’état ou en maintien au cours de la lutte.