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Éleveur et bergers, une relation complémentaire

Responsable du capital d’un éleveur le temps d’une saison, le berger est le lien entre le troupeau et l’éleveur, qui n’est souvent pas sur place.

Le travail du berger et celui de l'éleveur sont complémentaires. © L. Geffroy
Le travail du berger et celui de l'éleveur sont complémentaires.
© L. Geffroy

Au plus près des animaux et de la végétation sur l’alpage, le berger est celui qui connaît le comportement des animaux au sein du troupeau, les pathologies qu’ils ont pu subir et l’état de la ressource alimentaire. Connaissances qu’il sera riche de partager avec l’éleveur tout au long de la saison mais aussi lors de la descente de montagne. C’est aussi le maître d’œuvre d’éventuelles MAE contractualisées sur l’estive.

L’éleveur quant à lui est en mesure d’apporter au berger des éléments sur son troupeau, son histoire, et sur certaines individualités qui le composent, car il les a « menées » à sa main. De même, il détient des informations sur l’alpage, importantes à connaître avant de démarrer la saison : limites, dates de changement de quartiers, exigences environnementales…

Des incompréhensions demeurent

Mais si le travail du berger et celui de l’éleveur sont réellement complémentaires, de nombreuses incompréhensions persistent entre les deux professions. Incompréhensions liées en grande partie à un manque de reconnaissance et de communication. Comme le remarque Guillaume Lebaudy(1), les bergers ont souvent le sentiment que les éleveurs mettent peu de moyens à leur disposition pour effectuer des tâches dont ils se déchargent, tandis que les éleveurs déplorent le manque de compétences de leurs bergers. Sans compter le statut précaire du berger qui, souvent embauché en CDD, redoute la non-reconduction de son contrat, ce qui a notamment poussé les bergers à se regrouper au sein d’associations ou d’un syndicat (un syndicat de bergers, le Syndicat des gardiens de troupeaux de l’Isère, a été créé en 2013).

Pourtant un lien commun existe entre les deux professions : la passion du métier. Il ne manque parfois qu’un peu de communication et une meilleure compréhension mutuelle des difficultés de chaque métier. Enfin, un investissement de l’éleveur dans la relation avec son berger (visites et appels réguliers, aide à certains moments clés de la saison…) peut aussi aider à fidéliser un salarié plusieurs années et ainsi capitaliser un savoir-faire qui s’acquiert beaucoup par l’expérience.

[1] Les métamorphoses du bon berger, G. Lebaudy (2016). Collection Hors les drailles, 331 p.

Mise en garde

Faire attention à ce que l’on dit

« Il faut faire attention à ce que l’on dit au berger, car toi, tu descends en vallée, tu vois tes amis, ta famille, tu peux en parler, passer à autre chose, mais le berger, lui, il reste au pied de ses moutons à ruminer les échanges et remarques que tu fais. »

(Lebaudy et al., L’alpage au pluriel, 2016).

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