Des surfaces référencées pour les ouvertures ventilantes
Des valeurs de références existent pour calculer les ouvertures nécessaires en fonction des types de bâtiments. Un logiciel en ligne aide à les calculer.



« Il ne faut plus faire les bâtiments par habitude, explique Bertrand Fagoo à l’origine de l’étude sur la ventilation des bâtiments d’élevage pour les ruminants à l’Institut de l’élevage. Il doit y avoir une réflexion plus poussée sur la conception de bâtiments ». Une approche de plus en plus rationnelle émerge pour optimiser les ouvertures des bâtiments. L’enjeu est de disposer de valeurs précises et de prendre en compte les nouvelles références qui tiennent compte de la situation des bâtiments et de leurs volumes, pour fournir des outils de travail performants aux éleveurs.
Une brebis et son agneau ont besoin de 30 cm² d’ouverture
On estime qu’une brebis accompagnée de son agneau, ou de grande taille, a besoin de 30 cm² d’ouverture libre ventilante. Pour les brebis seules ou laitières, ou vides cette surface avoisine les 25 m². Le bardage vient cependant limiter le flux d’air. Des coefficients multiplicateurs ont ainsi été créés pour estimer la surface d’ouverture nécessaire en fonction des différents types de brise-vent (bois ajouré, taule, filets…) pour permettre une ventilation optimale. Dans le cas d’un bâtiment bipente classique de 15 m de large avec un bardage en bois ajouré, la surface d’ouverture libre de 30 cm² est à multiplier par un coefficient de 9 pour obtenir la surface de bardage à installer. Les valeurs de références sont calculées en plaine, à basse altitude. Ce coefficient est à moduler en fonction de l’exposition et du volume du bâtiment.
Avec des volumes plus importants, ces surfaces sont revues à la hausse pour assurer un bon débit d’air. L’environnement géographique doit être pris en compte : on estime qu’en zone de montagne, les ouvertures doivent être diminuées de 30 % pour limiter l’entrée du froid en hiver. De même, si le bâtiment est mal exposé, il convient d’augmenter les ouvertures de l’ordre de 20 %. Si au contraire le site est venteux, un coefficient de correction est apporté pour optimiser la ventilation de l’ordre de 10 %. Afin d’éviter les vitesses d’air trop importantes sur les animaux, des matériaux qui freine la vitesse de l’air tout en le laissant passer sont utilisés. Chaque matériau brise-vent a sa propre efficacité à réduire la vitesse du vent, et a un coefficient multiplicateur propre.
Des données regroupées dans le logiciel Shelt-Air
Le logiciel Shelt-Air, disponible sur shelt-air.com, rassemble l’ensemble des données recueillies dans l’ouvrage La ventilation des bâtiments d’élevage. L’outil réalise le calcul des dimensions des entrées ventilantes nécessaires pour un bâtiment donné à partir des caractéristiques choisies par l’éleveur et des conditions du milieu (type de faîtage, exposition, conditions météorologiques…). Il permet de faire le point sur des bâtiments existant, et d’aider au dimensionnement des bâtiments neufs. Cet outil de calcul multi-support (web, Android et lOS) est accessible à tous mais ne se substitue pas à l’expertise d’un conseiller spécialisé en ventilation. L’utilisation du logiciel est facturée 19 euros pour la version standard, et 100 euros pour la licence premium. Une version d’essai est disponible gratuitement.