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« Dans le Puy-de-Dôme, je reprends la ferme familiale et j’élève des brebis Rava »

Ça y est, à 36 ans, Gaël succède à Michel sur son exploitation d’ovins allaitants, dans le Puy-de-Dôme. Dans les pas de son oncle, il a eu l’occasion de reprendre le troupeau de 270 Rava pour perpétuer le terroir auvergnat.

Eleveurs et troupeau de brebis Rava en extérieur
Michel (au premier plan) tire sa révérence sereinement, il laisse sa place à son neveu Gaël. Grâce à leur complicité, il pourra toujours se tourner vers l'expérience de son oncle.
© A. Hocquaux

Au cœur du Puy-de-Dôme, le troupeau de Rava continue de pâturer grâce à Gaël. Celui-ci succède à plus de quatre générations d’éleveurs ovins en reprenant la ferme de son oncle Michel, située à Gelles, à 35 kilomètres à l’ouest de Clermont-Ferrand. Les paysages auvergnats seront donc préservés tout comme les valeurs familiales. Celles-ci se reflètent notamment par un maintien de l’entraide. Pas moins de 30 éleveurs aux alentours leur offrent la possibilité de mutualiser le travail, par le biais de Cuma.

Troupeau de brebis Rava
La Rava dans son berceau d’origine : une race rustique appréciée pour ses qualités maternelles. © A. Hocquaux
Attaché à son terroir, Michel a toujours souhaité valoriser sa production au plus proche de chez lui. Son neveu perpétue sa volonté en vendant 95 % de ses agnelles pour la reproduction. Sa production repose sur une mise bas par an avec un agnelage de printemps qui assure une plus grande longévité des brebis et une meilleure valorisation de l’herbe disponible. Ce système de 42 hectares, autonome en fourrages, correspond, lui aussi, aux traditions familiales. Michel justifiait ses choix en affirmant que « la règle d’or en élevage ovin allaitant est de minimiser les frais ». Ainsi, la transmission a été facilitée par une gestion efficiente du système.

Un parcours professionnalisant

Après un parcours spécialisé en agriculture, Gaël a eu l’opportunité de reprendre la ferme de son oncle. Dès son plus jeune âge, le jeune homme a suivi les pas de son aîné en s’occupant des brebis. Il a su profiter de l’apprentissage sur l’entièreté de son parcours en commençant dès la classe de seconde en Maison familiale rurale. À la suite, Gaël obtient un bac professionnel CGEA. Pour optimiser son indépendance, il termine ses études par un CS Machinisme.

Le repreneur multiplie ensuite les expériences en travaillant au service de remplacement. Il a aussi bien découvert des exploitations en ruminants qu’en monogastriques. « Le service de remplacement est la meilleure école de la vie », s’exprime-t-il. Paré de cette diversité de savoir-faire, Gaël a appris à se connaître et pourra orienter son système selon ses envies. Son expérience a renforcé son choix de s’installer sur l’exploitation familiale avec des brebis Rava. Grâce à son parcours, il a eu la chance d’acquérir un regard neuf et critique sur son installation qu’il pourra mettre à profit pour adapter son système selon ses besoins.

Un avenir prometteur

Berger avec son border collie dans les prés
Gaël et Snow, sa chienne de troupeau, une alliée indispensable pour le berger. © A. Hocquaux
Actuellement double actif, comme l’était Michel, Gaël réfléchit déjà à l’avenir de sa ferme. Il envisage une adhésion à une coopérative qui facilitera et sécurisera la commercialisation de ses agneaux, par une valorisation en Label rouge. Ceci sera une marque de reconnaissance de son travail de qualité. Pour vivre uniquement de sa passion, l’élevage, Gaël a pensé à une augmentation progressive de son cheptel.

Il voit encore plus loin en envisageant de garder une ferme transmissible. En effet, pour assurer la relève, il souhaite conserver une exploitation économiquement viable avec des outils de production modernes et efficaces. À l’unisson, Gaël et Michel espèrent que de nombreuses générations continueront à se succéder sur la ferme familiale au cœur de la chaîne des Puys.

Cet article a été présenté aux Ovinpiades collectives 2024, concours dont Réussir Pâtre est partenaire.

Gaïane Seychal, conseillère d’entreprise à la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme

« Un de mes meilleurs accompagnements »

Gaïane Seychal, Conseillère d’entreprise à la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme
Gaïane Seychal, conseillère d’entreprise à la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme © DR
« La motivation et la bonne entente des deux côtés ont facilité les échanges et les formalités administratives. Gaël a été très réactif et investi dans son projet. Il a pensé à toute l’adaptation du système en vue d’atteindre un cheptel de 300 brebis, au travers de formations complémentaires. Parallèlement, un accord a vite été trouvé en intégrant toutes les parties prenantes, y compris les cousines de Gaël, au moment de la vente et du rachat. L’équilibre est parfois difficile à trouver : le patrimoine onéreux peut être un frein pour l’accord d’un prêt bancaire et une source de tension avec l’entourage dans le cas inverse. Mais la communication a été la clé de la réussite de ce projet. »
Rédaction Réussir

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