Comment calculer vos besoins en aire paillée et abreuvoir en bergerie

« Quand on prévoit de construire un bâtiment d’élevage, il y a des questions essentielles à se poser, dont les réponses vont être propres à chacun », introduit Laurent Solas. Le conseiller ovin de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire liste les points de vigilance pour un bâtiment fonctionnel et adéquat à la production envisagée.

« On va déjà réfléchir à l’emplacement du bâtiment et à son orientation, quand on en a la possibilité bien entendu. Il faut ensuite se poser la question de comment la distribution des fourrages et concentrés va être faite, idem pour le curage et le paillage, comment on souhaite agencer les cases d’agnelage. Et dernier point, comment évacuer un animal mort, s’il se trouve en plein milieu de l’aire paillée, sans avoir de barrières à franchir, etc. »

Se baser sur le calendrier de reproduction

Il rappelle qu’un bâtiment fonctionnel doit satisfaire le confort des animaux tout comme celui des travailleurs, c’est-à-dire en limitant le port de charges, en facilitant la surveillance de tous les lots d’animaux, en évitant d’avoir à enjamber fréquemment des obstacles, en limitant les montées et descentes du tracteur, en permettant d’avoir tout le matériel de première nécessité sous la main, ce qui permet « de sauver des agneaux à la mise bas et de s’économiser sans avoir à faire des allers-retours. »

« Ce qui sert de point de départ pour la conception de la bergerie, une fois tous ces prérequis étudiés, c’est le calendrier de reproduction », rappelle Laurent Solas.

Il est réalisable sur Excel mais également sur Batinnovin. Ce logiciel en ligne, accessible gratuitement sur batinnovin.idele.fr, va permettre à l’éleveur de calculer précisément ses besoins en surface d’aires paillées et en longueur d’auges, tout au long de l’année. « Le logiciel fonctionne aussi bien pour les brebis que les agnelles, béliers et agneaux à l’engraissement. On peut définir jusqu’à 10 lots de brebis différents », souligne Rodolphe Puig, de la chambre d’agriculture du Lot.

Le calcul pour l’élevage allaitant est opérationnel, celui pour l’élevage laitier est en cours d’élaboration et devrait être mis en ligne prochainement.

Des données détaillées par lot

Une fois le type de production choisi, chaque lot doit être détaillé, l’éleveur va rentrer les données. Pour les brebis, on va s’intéresser au nombre par lot, aux dates de début et de fin de lutte, au taux de fertilité et aux dates de rentrée et de sortie de bergerie.

Pour les agneaux sevrés, deux catégories sont prises en compte : les agneaux de bergerie avec concentré à volonté (les données requises sont le nombre, la date du sevrage) et les agneaux à l’herbe en concentré rationné (nombre, date de rentrée en bergerie). « Pour les agnelles, béliers et même les brebis de réforme, il faut simplement compléter leur nombre et les dates d’entrée et de sortie de la bergerie », précise le conseiller ovin du Lot.

Une fois toutes les données saisies, le logiciel va produire plusieurs graphiques et tableaux qui permettent en un coup d’œil de voir les variations d’occupation de la bergerie au fil de l’année.

Les pics de présence bien visibles

« On va avoir un tableau récapitulatif des besoins en aire paillée et longueur d’auge pour chaque lot et en total à chaque période de présence des animaux en bâtiment. Le logiciel prend en compte les départs des agneaux de boucherie, le calcul se fait automatiquement. »

Une fois ces données connues, l’éleveur peut poursuivre la conception de l’aménagement intérieur du bâtiment sur idele.fr/services/outils/equipinnovin. Tout le matériel peut être positionné selon le souhait de l’éleveur, qui peut voir son projet sous tous les angles. « Une fois le projet bien ficelé, on peut faire une extraction de la liste d’équipement utilisé, ce qui facilite la tâche pour ensuite faire une demande de devis auprès de son fournisseur », conclut Laurent Solas.