Aller au contenu principal

Choisir son bâtiment en fonction de la ventilation

Des bâtiments étroits et dans des espaces dégagés sont plus facilement ventilés naturellement. L’orientation Sud-Est du long pan est à moduler en fonction des vents dominants.

La ventilation conditionne l’implantation et les dimensions du bâtiment. Il est important de limiter les volumes construits pour favoriser le renouvellement de l’air, et avoir un bon ratio entre aires de vies et aires de travail. En effet, dans une bergerie de 15 mètres de large, 5 mètres sont généralement destinés au passage du tracteur. Si la place générée est source de confort pour l’agriculteur, le volume supplémentaire ne doit pas représenter plus d’un tiers du volume du bâtiment pour ne pas freiner la ventilation, car la surface de travail n’est pas source de chaleur. Un bâtiment à grand volume présente une enveloppe importante qui correspond à une plus grande surface d’échange thermique qui le rendra chaud l’été et difficile à réchauffer l’hiver. Les tapis d’alimentation limitent ces pertes d’espaces utiles.

Des bâtiments de moins de 15 m de large pour la ventilation naturelle

Pour fonctionner avec un système de ventilation naturelle, il est conseillé de travailler avec des bâtiments de moins de 15 m de large afin de faciliter les mouvements d’air. L’effet cheminée, qui est le phénomène recherché pour la ventilation des bâtiments, ne permet pas de ventiler de trop grands volumes. L’air frais entre par les ouvertures latérales et est réchauffé au contact des animaux. S’ensuit l’ascension de l’air vicié, chaud et humide évacué au niveau du faîtage. Si le volume du bâtiment est trop grand par rapport au nombre de bêtes, en hiver, l’air se refroidit tellement que son ascension devient impossible. Les brebis restent alors dans une atmosphère humide et froide. En été, le rayonnement important contribue à chauffer le bâtiment du fait de la grande surface d’enveloppe.

En plus de l’effet cheminée, et notamment sur les bâtiments de plus de 15 m de large, c’est l’effet vent qui est recherché. Le vent frappe un côté du bâtiment, une surpression a lieu sur cette face du bâtiment, qui engendre une dépression sur la face opposée et permet le passage d’air.

L’on observe parfois des bergeries plus larges. Les éleveurs font alors primer la praticité d’utilisation et organisent le bâtiment en différents ateliers (agnelages, engraissement…). Cela n’est pas sans répercussion sur la ventilation. Pour des constructions de plus de 20 m de large, il faut mettre en place des relais de ventilation. Ils peuvent se présenter sous forme de relais en toiture, ou complètement conditionner la structure du bâtiment par la jonction de deux bâtiments bipente pour optimiser le flux d’air. En effet, le vent circule mieux, et avec davantage de débit entre deux ouvertures faiblement éloignées.

Préférer les environnements dégagés

L’environnement géographique proche conditionne fortement la construction d’un bâtiment d’élevage. Les problématiques varient en fonction des régions. En plateau, le vent balayera aisément le site alors que dans un fond de vallée, des questions se posent quant à l’ensoleillement et au renouvellement de l’air.

Si l’on ne peut changer les contraintes géographiques, il convient d’analyser la proximité immédiate du bâtiment et de préférer un environnement dégagé. L’absence d’obstacle permet d’optimiser la ventilation. La présence de haies à proximité des bâtiments est à proscrire. On croit souvent à tort qu’elles le protègent alors qu’elles favorisent les turbulences. Même de faible taille, une haie de thuyas ou un muret implanté parallèlement aux bâtiments créent un effet mur. Le vent se heurte à l’obstacle après avoir subi une grande compression pour retomber derrière l’obstacle avec une plus grande vitesse.

Il faut également prendre garde à éloigner les bâtiments d’élevages des autres constructions existantes. On estime qu’un nouveau bâtiment doit être implanté à plus de six fois la hauteur du faîtage du bâtiment existant. Pour éviter tout problème de ventilation, il faut donc placer la nouvelle construction à environ 20 m de l’obstacle existant si celui-ci est petit (type fumière), ou 25 m s’il est grand (type grange). En deçà, le système de ventilation doit être étudié pour trouver des solutions acceptables. Construire à moins de 10 m d’un bâtiment existant est la situation la plus risquée, la ventilation est complètement perturbée.

Le bâtiment doit être de 45 à 60° des vents fréquents

Le bâtiment doit également être orienté en fonction des vents. Il devient cependant de plus en plus compliqué de déterminer quels sont les vents dominants en fonction des régions. Plutôt que de parler de vents dominants, les météorologistes s’accordent pour parler de vents fréquents. Pour une ventilation optimale, le bâtiment d’élevage doit se situer dans un angle allant de 45 à 60 ° par rapport aux vents fréquents afin d’avoir un bon débit d’air. Météo France propose des informations précises sur la rose de vents pour un lieu et une période de l’année donnée. Ce service est facturé 40 euros sur services.meteofrance.com. La ventilation naturelle peut cependant être assez hétérogène, les vents les plus fréquents pouvant changer au fil des mois. Pour remédier à ce problème, il est possible d’équiper l’ensemble des faces du bâtiment d’ouvertures, et non seulement les deux longs pans.

L’astuce

Un rapport de 0,7 entre aire paillée et surface totale

Pour disposer d’un point de repère afin d’évaluer votre bâtiment, calculez le ratio « surface des aires de vies/surface totale interne du bâtiment ». Les aires de vies correspondent aux surfaces de couchage et aux surfaces des aires de jeu. Si ce ratio est proche de 0,7, la ventilation naturelle n’est pas pénalisée. S’il est inférieur, le bâtiment risque d’être froid l’hiver.

Les plus lus

Maxime Taupin
« On a beaucoup diversifié, j’ai besoin de revenir au métier d’éleveur ovin »
Maxime Taupin est en Gaec avec ses parents sur une exploitation multi-ateliers, entre troupe ovine, grandes cultures, vente…
Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
Guillaume Maman
« J’ai créé un atelier ovin complémentaire des grandes cultures avec un minimum d’investissement »
Dans le nord-est de l’Aube, Guillaume Maman a repris l’exploitation familiale orientée grandes cultures et a créé un atelier ovin…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Laurent Loury, sélectionneur ovin
"A cause de la FCO, je vais manquer d’agneaux, de brebis et mes reproductrices sont bloquées sur ma ferme"
Laurent Loury est sélectionneur de brebis Ile de France dans l'Oise. Son troupeau est contaminé par la FCO3, les pertes animales…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre