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Aux Antilles, l’intérêt du pâturage mixte

En Martinique et en Guadeloupe, associer jeunes bovins et ovins a permis un gain de production à l’hectare de 23 %.

Les génisse Brahman et les moutons Martinik pâturent ensemble sur les mêmes parcelles. © M. Mahieu/Inrae
Les génisse Brahman et les moutons Martinik pâturent ensemble sur les mêmes parcelles.
© M. Mahieu/Inrae

Si le pâturage mixte associant deux espèces d’herbivores a fortement régressé en France métropolitaine, cette pratique perdure dans les Antilles avec des avantages en termes de santé animale et de valorisation des biomasses fourragères. Aux Antilles, le climat tropical océanique est favorable à une forte production fourragère. Mais la température et l’humidité favorisent aussi le développement rapide des stades libres des nématodes gastro-intestinaux. Le système d’élevage en pâturage tournant est donc un compromis entre la valorisation de la production fourragère et l’évitement du pic de pression parasitaire.

Les effets du parasitisme ont été atténués

Une comparaison a été menée par l’Inrae pendant deux ans entre deux systèmes d’élevage menant génisses de race Brahman et d’agneaux de race Martinik en pâturage tournant. Les animaux étaient soit simultanément sur le même groupe de cinq parcelles (un tiers d’ovins et deux tiers de bovins en termes de besoins alimentaires), soit sur des parcelles différentes. Le gain de poids vif a été augmenté de 23 % quand les animaux pâturaient ensemble. Le parasitisme a été réduit de 90 % chez les agneaux dans le cas du pâturage mixte.

Le pâturage alterné de brebis et de génisses permet aussi d’améliorer la structure du couvert végétal. Dans un essai réalisé en Martinique, la production du troupeau ovin pâturant alternativement a été supérieure à celle du témoin (21,4 contre 18,6 kg d’agneau de 70 jours par brebis exposée). Les performances de croissance des bovins n’ont pas été affectées. Il faut cependant des troupeaux de tailles équivalentes en termes de besoin en surface. Les effets du parasitisme ont été atténués pour les ovins.

Les auteurs de l’étude, présentée lors des journées de l’AFPF, rappellent que l’élevage monospécifique ne peut que favoriser le développement des infestations parasitaires. Même si les exemples antillais ne sont pas directement transposables, la démarche peut être adaptée à d’autres contextes.

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