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« Nous avons passé 20 jours sans électricité pour les brebis laitières après la tempête Ciaran »

Éleveurs de brebis laitières dans le Finistère, Catherine et Denis Le Bec ont subi la tempête Ciaran avec de nombreuses conséquences : deux bâtiments abîmés, beaucoup d’avortements liés au stress, absence d’eau et d’électricité… Témoignage.

« Le vent a soufflé très fort début novembre avec la tempête Ciaran, avec des pointes à 180 kilomètres par heure, du jamais vu sur notre secteur du centre Finistère. Cela a fait voler deux pignons, un sur le bâtiment des fourrages et un sur le bâtiment des agnelles. Pour les fourrages, nous avons pu les rapatrier dans le deuxième site à trois kilomètres d’ici. Le bâtiment des agnelles reste pour l’instant inutilisable car cela patauge encore pas mal.

Les experts des assurances sont passés deux semaines après pour évaluer les dégâts. Nous avons fait faire des devis mais les couvreurs sont très occupés et ils espèrent pouvoir venir réparer au plus vite mais il y a beaucoup de demandes sur le secteur. On n’est jamais content de payer l’assurance mais, là, ils nous ont bien accompagnés et nous avons déjà touché le premier acompte.

« Nous avons eu très peur pour les fromages »

Le transformateur du village a brûlé et nous nous sommes retrouvés sans l’électricité du réseau pendant vingt jours. Heureusement, le lendemain de la tempête, un voisin nous a prêté une génératrice à mettre sur la prise de force du tracteur. Cela nous a bien dépannés mais, comme il n’y avait pas d’onduleur, nous n’avons pas voulu risquer de brancher les équipements avec beaucoup d’électronique comme les tapis d’alimentation ou le laboratoire de transformation fromagère. Les brebis laitières étaient taries et nous n’avions heureusement plus de traite à faire. Cinq jours après la tempête, nous avons pu louer une génératrice avec onduleur. Nous avions déjà le projet d’acheter un groupe électrogène et la tempête nous a confortés dans ce choix.

On a eu très peur pour les tommes qui affinaient en cave. Sans aération, le taux d’humidité est monté à 100 %, contre 92 % d’habitude. Avec les conseils bien utiles de notre technicien fromager du réseau Invitation à la ferme, nous leur avons prodigué plus de soins que d’habitude. Les premiers jours, il n’y avait pas d’eau non plus et nous avons dû alimenter l’élevage avec une tonne accrochée au tracteur.

Dans le bocage, beaucoup d’arbres étaient à terre. Heureusement, on a pu bénéficier de la solidarité des amis et de la famille qui sont venus deux week-ends d’affilée pour dégager les chemins et les prairies.

Le plus dur, cela a été les avortements. Avec le stress, une vingtaine des 250 brebis pleines a avorté dans les dix jours qui ont suivi la tempête. Pour nos deux salariés qui commençaient tout juste leur première saison d’agnelage, cela n’a pas été facile non plus de voir les premiers agneaux prématurés mourir malgré nos soins. Heureusement, les agneaux nés ensuite ont été vigoureux et beaucoup de choses sont maintenant rentrées dans l’ordre. »

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