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Panneaux solaires et production fourragère : premiers résultats positifs

Deux acteurs des énergies renouvelables et Inrae mènent deux projets de recherche sur la repousse de l’herbe sous panneaux solaires en condition agrivoltaïque. Les premiers résultats sont positifs.

tests herbe photovoltaïque
Parc photovoltaïque de Fonteneten Charente-Maritime construit et exploité par BayWa r.e.
© BayWa r.e

BayWa r.e. et Valorem, spécialistes des énergies renouvelables et de l’agrivoltaïsme, portent depuis 2021 avec Inrae des études sur des parcs solaires dans trois régions pédoclimatiques différentes. Les capteurs météorologiques sont installés depuis 2020 et la repousse de l’herbe est mesurée et analysée par deux ingénieures agronomes d’Inrae depuis 18 mois.

Lire aussi : Les panneaux photovoltaïques bénéfiques pour l’élevage ovin, selon une étude

 

Sud-Ouest méditerranéen et Bourgogne pour le projet Solar

Le projet Solar (Solutions d'Optimisation et Leviers pour un Agrivoltaïsme Résilient) s’intéresse à deux parcs en climat méditerranéen et continental. En 2023, les résultats obtenus en été sur ces deux centrales Baywa r.e. (Sud-Ouest méditerranéen et Bourgogne) ont montré une baisse de 3 à 4° C de température du sol sous les panneaux photovoltaïques, une augmentation allant jusqu’à +11 % d’humidité du sol sous panneaux et une qualité de fourrage améliorée sous panneaux : plus grande proportion en azote et en minéraux avec une tendance à une meilleure digestibilité.

Lire aussi : Comment des agriculteurs jugent les effets de leur installation agrivoltaïque sur leur élevage ?

 

Dordogne pour le projet Latou

Le projet Latou étudie, sur la centrale de la Tour Blanche (24), l’impact de l’ombrage des panneaux sur  trois zones : sous les panneaux, en inter-rang et en intermédiaire. Il a permis de montrer une performance globale de + 30 % de production de matière sèche en zone ombragée sur l’année ainsi que la création d’un microclimat propice à la production de biomasse, notamment pendant les mois les plus chauds. En été, il a été noté une température du sol en moyenne 4,8° C inférieure en zone intermédiaire par rapport à la zone témoin, ainsi qu’une humidité du sol plus importante. Une meilleure qualité du fourrage issu des zones les plus ombragées a été constatée. Les principaux indicateurs de constat sont une teneur en azote plus importante, ainsi qu’une digestibilité significativement supérieure en été.

Lire aussi : Agrivoltaïsme : quelles perspectives de développement au bénéfice de l’agriculture ?

 

Un second cycle d’étude est prévu

Les premiers résultats de cette étude confirment que les panneaux ont un impact positif sur la quantité et sur la qualité du fourrage et qu’ils permettent de prolonger la période de pâturage pendant la saison estivale sur les régions climatiques étudiées. La phase de tests se poursuit actuellement sur les deux parcs, de façon à évaluer l'impact des panneaux solaires sur un second cycle annuel. « Nous sommes impatients de connaître les résultats du second cycle d’études, mais il est intéressant de noter que dès le premier cycle, nous avons observé que l’effet protecteur des panneaux s’applique quel que soit le climat d’implantation et alors même que le niveau d’ensoleillement est différent » indique Amélie Stepec, ingénieure de recherche en agriphotovoltaïsme d’Inrae, en convention de partenariat avec BayWa r.e. et dédiée au suivi du projet Solar, citée dans un communiqué.

« La synergie est positive entre photovoltaïque et agriculture »

L’enjeu sera aussi de rendre transposables et utilisables les résultats par les acteurs de l’énergie et de l’agriculture, afin de favoriser la mise en place et la réalisation de projets agrivoltaïques efficients. « Ces premiers résultats vont être utiles à l’ensemble du secteur agrivoltaïque, car ils viennent confirmer la synergie positive entre photovoltaïque et agriculture. L’association est gagnante pour les agriculteurs qui peuvent faire pâturer leur bétail plus longtemps notamment pendant l’été où le fourrage présente une meilleure dynamique de pousse, avec une qualité nutritive supérieure par rapport au témoin. Continuer le suivi agronomique sur plusieurs cycles de production est aussi nécessaire pour confirmer ces résultats »  indique Mathilde Gaulier, ingénieure de recherche en agriphotovoltaïsme d’Inrae, en convention de partenariat avec Valorem.

Les résultats des deux années d’études de ces deux projets de R&D alimenteront la base de données du Pôle National de Recherche Agri photovoltaïque pilotée et coordonnée par Inrae de Poitiers.

Lire aussi : L’agrivoltaïsme représentera moins de 1% de la SAU en 2030, selon les objectifs du gouvernement

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