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L'agriculteur Bruno Cardot chez Hugo Clément : « C’est du théâtre mais il faut y aller »

La crise agricole a pour conséquence la prolifération d’émissions sur l’agriculture. Y aller ou pas ? C’est la question que certains se posent. Bruno Cardot se rend régulièrement sur les plateaux télé, comme mercredi soir, à l’émission de Hugo Clément sur France 2. Il explique pourquoi il faut aller partout et parler à tout le monde.

L'agriculteur Bruno Cardot sur le plateau télé de l'émission "Nos grandes décisions" sur France 2 mercredi 21 février 2024.
Bruno Cardot sur le plateau télé de l'émission "Nos grandes décisions" sur France 2 mercredi 21 février 2024.
© Capture d'écran France tv

Le céréalier de l’Aisne, Bruno Cardot, également membre de la FNSEA et de l’association FranceAgritwittos, bien connu pour ses vidéos humoristiques, est régulièrement invité sur les plateaux télé. Mercredi soir, il est allé sur celui de l’émission « Nos grandes décisions » sur France 2, une émission présentée par Hugo Clément et produite par Thierry Ardisson. S’il les qualifie de « scènes de théâtre », il estime important d’y aller pour défendre ses positions.

Lire aussi : [Interview] Bruno Cardot, agriculteur : « être dans l'autodérision et la satire »

 

Comment s’est passée votre venue à l’émission « Nos grandes décisions » ?

Bruno Cardot : Depuis ma participation à l’émission « Sur le front » sur les pesticides il y a environ un an, j’étais resté en contact sur X (ex-Twitter) avec Hugo Clément. Il m’a sollicité pour participer à cette émission. Il a été cash, il m’a dit qu’on parlerait des pesticides. J’ai répondu qu’il fallait qu’on parle précisément des sujets, je voulais m’assurer que je n’allais pas à l’abattoir. Comme j’ai déjà participé à un débat sur Public Sénat, je sais comment ça se passe. J’ai demandé qui était invité, on a beaucoup échangé avant que j’accepte.

 

Tout a été transparent ? 

BC : Il m’a dit qu’il y aurait Antoine en agriculture biologique qui était prêt à se déconvertir et d’autres agriculteurs comme des membres de la Confédération paysanne. Mais il ne m’avait pas prévenu qu’il y aurait Théo Grateloup et sa maman [le jeune homme souffre d’une maladie congénitale reconnue comme conséquence de l’utilisation de glyphosate par sa maman lorsqu’elle était enceinte, ndlr]. J’ai appris que Guillaume Chamouleau [également membre de la FNSEA, ndlr] serait présent, je le connais.

 

Avez-vous pu négocier des choses avant votre venue ?

BC : J’avais compris qu’ils voulaient mettre les agriculteurs à deux endroits dans le public et que Guillaume et moi, on serait d’un côté alors que les autres seraient en face. J’ai dit à Hugo Clément qu’on n’était pas là pour se diviser, que tous les agriculteurs présents devaient être au même endroit. Ils ont ronchonné parce que ça leur permettait de varier les arrière-plans pour cadrer Hugo, mais ils m’ont écouté. 

Je suis pleinement conscient que c’est une pièce de théâtre et que nous deux, avec Guillaume, on sera les méchants

Une fois sur place, quel est votre objectif ?

BC : Je suis pleinement conscient que c’est une pièce de théâtre et que nous deux, avec Guillaume, on sera les méchants. Mon but c’est de limiter les dégâts, de choper un maximum de temps parce que les créneaux de parole sont minuscules. On connaît le scénario à l’avance, le décor c’est le plateau TV.

 

Comment ça se passe avant et après cette « pièce de théâtre » concrètement ?

BC : On est arrivé une heure avant l’émission. On a tous discuté ensemble, avec Hugo qui allait et venait, Thierry Ardisson et les membres de la production étaient présents aussi. Je me suis rendu compte que les gens avaient un discours plus nuancé quand les caméras étaient éteintes. Sur le plateau, certains adoptent une posture, radicalisent leur discours, c’est l‘effet caméra.

 

Qu’est-ce qu’il ressort de ce type d’émissions ?

BC : Pas grand-chose, d’ailleurs les audiences sont mauvaises. Et puis le scénario est uniquement basé sur l’émotion, ils ont passionné les débats, surtout sur le glyphosate. Au final, on ne creuse pas les sujets. Le point positif de cette émission, c’est qu’on a pu parler du revenu dans la première partie de l’émission. Il a essayé de décortiquer le revenu, ça c’est intéressant.

Faut-il parler à des personnalités comme Hugo Clément qui attaquent régulièrement le monde agricole ?

BC : CJe trouve que Hugo Clément a une vision monochrome de l'agriculture. Mais si je ne vais pas à l’émission, c’est moi qui suis sectaire. Ne pas y aller, pour moi, c’est pire. Certains me le reprochent mais, moi, je parle à tout le monde et je serai toujours pour le dialogue, c’est mon côté FranceAgritwittos. 

 

Lire aussi : Sur le Front : les sept affirmations d’Hugo Clément qui irritent le monde agricole

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