Météo agricole : les semis de printemps perturbés par les pluies abondantes
Si la sécheresse frappe le sud de la France, les pluies de printemps perturbent les travaux agricoles dans bon nombre de régions. Les agriculteurs peinent notamment à trouver la bonne fenêtre météo pour leurs semis de maïs. Nombreux témoignages sur les réseaux.
Si la sécheresse frappe le sud de la France, les pluies de printemps perturbent les travaux agricoles dans bon nombre de régions. Les agriculteurs peinent notamment à trouver la bonne fenêtre météo pour leurs semis de maïs. Nombreux témoignages sur les réseaux.
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Retard des semis de maïs
La première conséquence de la météo au nord de la Loire est un retard dans les semis de maïs, avec des semis réalisés à 59% au 1er mai 2023 contre 81% en 2022 à la même période et 75% en moyenne sur 2018-2022 selon le rapport Céré’Obs.
Le problème de l’excès d’eau en surface cause des décalages de semis (notamment la betterave, du maïs actuellement) car les champs sont impraticables et un risque de maladie accru quand la douceur reviendra, rappelle l’agroclimatologue Serge Zaka sur twitter.
[4/5] Le problème de l'excès d'eau en surface (rappel : ce n'est pas le cas des nappes) est secondaire. Il cause :
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) May 13, 2023
➡️Des décalages de semis (notamment la betterave, du maïs actuellement) car les champs sont impraticables.
➡️Un risque de maladie accru quand la douceur reviendra. pic.twitter.com/TZZ1lAykzS
Nombreux sont les témoignages d’agriculteurs confrontés à plusieurs difficultés sur les réseaux sociaux.
Dans l’Eure-et-Loir, Greg, céréalier, qui a fini ses semis de maïs le 9 mai, témoigne sur Facebook des difficultés cette année.
« Plantation de pommes de terre bloquée, semis de maïs bloqués, les maladies montent dans les céréales » témoigne quant à lui Jean-René Menier, agriculteur dans le Morbihan, le 9 mai sur twitter soulignant que sur son exploitation il est tombé plus de 600 mm de pluies depuis le 1er novembre.
Je confirme
— menier jean rene (@menierjeanrene) May 10, 2023
Depuis l'automne on compte les jours sans pluie en Bretagne
Je suis à plus de 600 MM depuis 1er novembre
27 depuis 1er mai
Sur 1 année la moyenne chez moi c'est 700 730
Et là
Plantation pdt bloquée 🤔
Semis mais bloqué 🤔
Maladies montent dans les céréales 🫣 https://t.co/epb2paJCob
On bricole cette année
Dominique Luherne, agriculteur du même département, continuait pour ses parts les semis de maïs le 6 mai tout en reconnaissant : « on bricole cette année, il y a beaucoup de parcelles non accessibles ».
On continue dans les semis de maïs . On bricole cette année, il y a beaucoup de parcelles non accessibles
— Dominique Luherne (@Dominiqueluhern) May 6, 2023
( champ abîmé cet hiver lors du pâturage des couverts , les bons taux de mat org ont limité la casse ) pic.twitter.com/WzXgASGna0
Anthony Kerhervé, agriculteur breton également, se félicite le 14 mai d’avoir fini les maïs 2023 mais « non sans mal avec une drôle de météo et quelques pépins techniques », ne lui reste qu’un hectare trop mouillé pour le moment.
Clap de fin pour les maïs 🌽 2023... Non sans mal avec une drôle de météo et quelques pépins techniques 😅 il me restera une bricole d' 1ha.... trop mouillé pour le moment.#FrAgTw #CornLovers#TCS pic.twitter.com/8RzkTynTYw
— Anthony Kerhervé (@breizhfarmer) May 14, 2023
Les conditions sont non optimales
Christophe B. alias @Agritof80, agriculteur dans la Somme, prend le risque pour sa part de semer le 8 mai « vu la météo catastrophique annoncée pour la semaine », et ce même si « les conditions sont non optimales (terre encore humide) ». « Le semoir en commun à plusieurs agriculteurs justifiant aussi ce risque », souligne-t-il.
Pas d'armistice pour les semis de maïs.
— ChristopheB. (@agritof80) May 8, 2023
Vu la météo catastrophique annoncée pour la semaine (pluie tous les jours), je prends le risque de semer en conditions non optimales (terre encore humide). Le semoir en commun à plusieurs agriculteurs justifiant aussi ce risque.#FrAgTw pic.twitter.com/wCNaAw1wMg
Je vais pleurer le manque de sec
Denis Laizé, agriculteur de Maine-et-Loire, s’inquiète pour sa part le 9 mai d’un calendrier de travaux agricoles de plus en plus compliqué. « Je n’ai pas fini mes semis de printemps et il va y avoir les binages à commencer. Vous allez rire, mais après avoir pleuré le manque de pluie, je vais pleurer le manque de sec ».
Je n'ai pas fini mes semis de printemps et il va y avoir les binages à commencer. Vous allez rire, mais après avoir pleurer le manque de pluie, je vas pleurer le manque de "sec". #agriculture #jamaiscontent pic.twitter.com/R0YCDXgZPz
— DenisLaizé (@DzL49) May 9, 2023
Semis de tournesol, betterave et chanvre également perturbés
Il n’y a pas que les semis de maïs qui sont chahutés par la météo. Brice Veaulin, agriculteur dans l’Yonne, s’inquiète aussi le 11 mai sur twitter : « qui peut fermer le robinet ? Encore 10 jours de pluie. Dans cette situation ma variété de semence de tournesol restant à implantée n’est plus adaptée. Je vais donc changer avec une variété plus précoce », explique-t-il.
Qui peu fermer le robinet ? Encore 10j de pluie 🥴
— VEAULIN brice🚜🌾🌻🌽 (@Veaulin1) May 11, 2023
Dans cette situation ma variété de semence de tournesol restant à implanter n'est plus adapté. Je vais donc changer avec une variété plus précoce.#fragtw #agriculture #puisaye #semences #semis pic.twitter.com/63iqqJq9uU
Plus au sud, en Vendée, Laura Boutheau, agricultrice témoigne le 10 mai de semis de chanvre plus tardifs que l’année dernière. « Il a fallu jongler pour passer entre les gouttes et semer à temps. Résultat une semaine après, on observe déjà les premières pousses, ouf ! », confie-t-elle soulagée.
Semis de chanvre plus tardifs que l’année dernière, il a fallu jongler pour
— Laura Boutheau (@Laura_Boutheau) May 10, 2023
Passer entre les gouttes et semer à temps. Résultat une semaine après, on observe déjà les premières pousses, ouf ! #chanvretextile #ilpleutilmouille pic.twitter.com/7JxfLocV2v
Attaques de limaces et de pigeons sur le tournesol
Une fois les semis effectués, les agriculteurs font face à d’autres difficultés. Comme Gilles, agriculteur dans le Loiret, qui s’alarme de l’attaque de mini-limaces et de pigeons sur ses pousses de tournesol alors qu’il « pleut en permanence ».
David Forge, agriculteur en Indre-et-Loire, témoigne aussi des attaques de pigeons sur ses jeunes tournesols.
La grêle ravage l’exploitation de Bruno Cardot
Bruno Cardot, agriculteur de l’Aisne, très actif sur les réseaux sociaux a pour sa part été frappé par un violent épisode de grêle le 13 mai dernier (50 mm en 10 minutes).
Il témoigne dans une vidéo des conséquences de l’épisode sur le blé (épis touchés, dernière feuille sectionnée), le colza (« il n’y a plus de fleurs ce sont donc des gousses en moins »), les betteraves (« beaucoup ont été déracinées, et quand elles sont encore là, elles sont déchiquetée »), la féverole d’hiver (« tout est mort, cassé, alors qu’elles étaient magnifiques » se désole-t-il), les pommes de terre (buttes écroulées) et les vignes (bourgeons attaqués).
#grele 13/05/23
— Bruno 😅Salut Salut (@BruCardot) May 14, 2023
Épisode 1 🎥
Les #cultures
Votre assiette 🍽️ pic.twitter.com/P9iNuMM074