Biodiversité : la France devrait cibler l’alimentation pour réduire son empreinte importée selon l’OFB
Dans une note datée de septembre récemment publiée sur son site, l’Office français de la biodiversité (OFB) s’appuie sur différentes études montrant que la France est un des pays où l’alimentation joue un rôle clé dans son empreinte importée élevée pour donner des pistes afin de remédier à la situation.
Dans une note datée de septembre récemment publiée sur son site, l’Office français de la biodiversité (OFB) s’appuie sur différentes études montrant que la France est un des pays où l’alimentation joue un rôle clé dans son empreinte importée élevée pour donner des pistes afin de remédier à la situation.
En raison de son niveau de consommation élevé par habitant marqué par une part importée très importante, la France a une empreinte biodiversité relativement élevée, avec environ 0,93 % de la population mondiale, elle causerait plus de 1,6 % de la perte totale de biodiversité, affirme l'Office français de la biodiversité dans une récente note. Dans la plupart des études mentionnées dans cette note, la France fait partie des dix pays ayant l’empreinte biodiversité importée serait la plus élevée. Son empreinte liée aux pressions de changement d’usage des terres, de changement climatique, de pollution et d’utilisation d’eau est très élevée dans certains pays développés : Etats-Unis (38 % de l’empreinte importée de la France) mais aussi en Australie (7 %), en Espagne (4 %) et en Chine (4 %). L’empreinte est aussi très élevée dans certains pays tropicaux : Brésil (9 %), Madagascar (6 %), Inde (3 %).
Onze types de cultures concernés
Le secteur alimentaire serait le premier responsable de l’empreinte biodiversité française (domestique et importée) avec 35 % de l’empreinte, devant les transports (18 %) ou les biens non-alimentaires (18 %), selon l'Office français de la biodiversité qui pointe les impacts causés par les produits laitiers (11 % de l’empreinte biodiversité importée de la France), les produits à base de viande bovine (7 %) et d’autres produits carnés (4 %) sur la biodiversité étrangère. Par ailleurs, 86 % de la perte de biodiversité due aux productions végétales causée par la France seraient imputables à onze types de cultures :
- le café
- le cacao
- l’hévéa
- le soja
- l’huile de palme
- l’huile de ricin
- l’olive
- le riz
- le colza
- les bananes
- et la catégorie « fruits frais » (papaye, litchi, grenade…).
Cultures localisées ou plus réparties
Les impacts de la consommation française de café sont répartis dans de nombreux pays de production en Amérique centrale, en Afrique et en Asie du sud-est, alors que les impacts liés aux autres cultures importées en France sont plus localisés.
Par exemple, 63 % des impacts liés à la consommation d’huile de palme et 57 % des impacts liés à la consommation d’hévéa sont en Indonésie, 57 % des impacts dus à la consommation de soja sont au Brésil, 40 % des impacts liés à la consommation de cacao sont au Cameroun, et 100 % des impacts dus à la consommation de graines de ricin sont en Inde.
Plusieurs pistes pour agir
Les auteurs de la note de synthèse suggèrent plusieurs pistes pour réduire l’empreinte française, notamment « mener des actions ciblées avec certains des principaux partenaires commerciaux » comme le Brésil, Madagascar, l’Inde ou encore l’Indonésie en ciblant en priorité le secteur alimentaire.
Pour les cultures localisées, ils préconisent de « s’engager dans des coopérations spécifiques sur ces produits avec les pays producteurs pour viser des changements de pratiques agricoles ».
Dans le même temps, des « politiques visant la consommation française » permettraient de diminuer les conséquences de cultures géographiquement plus réparties, comme le café.