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Viande in vitro
"Foie gras" de synthèse : Gourmey lève 48 millions d’euros

Grâce à un apport financier d'un peu moins de 50 millions d'euros, Gourmey, la start-up française, a l'intention d'industrialiser son processus de fabrication de viande in vitro, notamment le foie gras.

© Gourmey

La start-up française Gourmey vient d’annoncer avoir levé 48 millions d’euros pour poursuivre ses travaux sur la viande de synthèse et pour produire du foie gras in vitro. Cette levée de fonds en série A a été  menée auprès de Earlybird Venture Capital, Heartcore Capital, Point Nine Capital, Air Street Capital, Partech et d'autres investisseurs. Basée à Paris, l’entreprise est spécialisée dans la viande de culture mais mise particulièrement sur son fleuron : le "fois gras" cultivé.

Création d'un atelier de 4300 m2

Grâce à cet apport financier, la start-up va investir dans la création d’un atelier de production de 4300 m² comprenant un centre R&D en région parisienne et tripler ses effectif pour arriver à un total de 120 personnes.

Tout commence à partir d’un œuf de cane

Invité de l’émission « Good Morning Business” sur BFM Business le 5 octobre, Nicolas Morin-Forest, cofondateur et président de Gourmey définit son entreprise comme « une société pionnière en France de la viande de culture ». Son mantra : « Nous gardons tout ce qu’on aime dans la viande, le goût, la texture, l’expérience sensorielle, sauf qu’on la produit directement à partir de cellules ».

Il précise : « On commence à partir d’un œuf de cane pour produire le foie gras de culture que l’on a codéveloppé avec des chefs, des chefs étoilés français et internationaux qui ont goûté le produit et qui ont été bluffés ». Le président de la start-up française met en avant les qualités gustatives de son foie gras en expliquant : « Nous donnons aux cellules les mêmes nutriments que ceux que l’on retrouve dans l’alimentation naturelle de l’animal, c’est-à-dire ceux qu’il obtient en mangeant de l’herbe, de l’avoine, du maïs ».


La viande de synthèse n'est pas autorisée en France

Nicolas Morin-Forest met en avant le bénéfice écologique de la viande de synthèse qui produit « entre 80 et 92 % d’émissions de CO2 en moins que la viande conventionnelle et plus de 90 % d’économie de surface terrestre ». 

Mais la viande de synthèse n’est pas autorisée à la consommation en France, alors quid de la mise sur le marché ? Réponse du président de Gourmey : « Aujourd’hui, ça bouge de partout. Les Pays-Bas ont consacré une enveloppe de plusieurs dizaines de millions pour soutenir cette filière. La France n’est pas en reste, elle a un rôle fondamental à jouer. L’enjeu, c’est de renforcer la souveraineté alimentaire et c’est aussi d’accélérer la transition écologique. C’est pour cette raison que le côté réglementaire avance vite ».

« Foie gras de culture »

Pour ce qui est du futur packaging, Nicolas Morin-Forest confie : « On ne veut pas faire de tour de passe-passe pour les personnes qui vont acheter ces produits-là. Il faudra savoir deux choses : d’une part que c’est vraiment de l’animal, en l’occurrence du canard, mais d’autre part, que c’est produit différemment. C’est pourquoi nous appelons notre produit foie gras de culture. Mais il y a des appellations protégées, ce sera peut-être donc compliqué de l’appeler foie gras. L’enjeu, pour nous, c’est de respecter la réglementation en vigueur ». Pour ce qui est du prix, le président de Gourmey confie « vouloir s’aligner sur le prix d’un bon foie gras et à long terme, d’aller en dessous des prix auxquels on est habitués ».

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