[Naturel et écologique] Le chanvre se construit un avenir dans le bâtiment
Dans le chanvre – industriel bien sûr – tout est bon. La fibre, autour de la tige, est principalement utilisée en papeterie. Au 19 e siècle, elle était aussi largement utilisée dans le linge et l’habillement, la corderie, les filets et voiles de marine… Mais sa trop forte teneur en psychotrope a conduit à son déclin. Jusqu’à ce que l’on sélectionne des variétés en THC réduite à moins de 0,2 %.
Aujourd’hui, le retour du chanvre est donc permis. Son atout : le naturel. C’est en misant sur cet engouement que la filière du chanvre redémarre.
Sur le plan agronomique, cette espèce rustique intéresse les agriculteurs pour ses besoins très modestes en engrais et pesticides. Côté consommateurs, le « biosourcé » est un argument désormais pris en compte. En isolation, notamment, le sain et écologique est un véritable atout. Reste donc à organiser une véritable filière de transformation après récolte et commercialisation, dans les régions de production.
En Normandie Nov & atech, le « cluster normand des agroressources » se mobilise pour trouver des débouchés industriels innovants. L’organisme piloté par les organisations agricoles, le secteur bancaire et coopératif, développe actuellement un béton composé de chanvre et de liant chaux ou terre. Environ 12 000 ha sont cultivés en France pour produire ce bio-matériau issu de la chènevotte, c’est à dire de l’intérieur de la tige, la paille en quelque sorte. Agrochanvre, l’interprofession basée dans la Manche, travaille à la labellisation « chanvre bâtiment » qui permettrait à la chènevotte de rentrer dans la cour des grands, lui offrant en particulier une possibilité de garantie décennale primordiale en matière de construction.