Nappes phréatiques : des niveaux en baisse
Le dernier bulletin du BRGM n’est guère réjouissant. La situation est particulièrement préoccupante, avec des niveaux bas à très bas pour certaines nappes et les prévisions ne sont pas optimistes.
Le dernier bulletin du BRGM n’est guère réjouissant. La situation est particulièrement préoccupante, avec des niveaux bas à très bas pour certaines nappes et les prévisions ne sont pas optimistes.
Des niveaux très bas sont observés dans plusieurs secteurs peu arrosés depuis plusieurs mois : Périgord, Vendée et Maine ainsi que Côte d’Azur, Provence et Bas-Dauphiné. Plusieurs nappes présentent des situations favorables, avec des niveaux modérément hauts à autour des normales par rapport aux mois de mai des années antérieures :
• Les niveaux des nappes de la craie d’Artois-Picardie et de Normandie-Picardie et nappes des formations tertiaires du centre du Bassin parisien, peu sensibles à l’absence de pluie efficace, restent proches des normales ;
• Les nappes alluviales de la Garonne, de la Dordogne et de leurs principaux affluents ont profité de plusieurs épisodes de recharge en mars et avril et conservent des niveaux autour des normales à modérément hauts ;
• Les nappes alluviales et pliocènes du littoral languedocien et du Roussillon ont bénéficié des pluies efficaces en mars-avril et leurs niveaux sont comparables aux normales.
Certaines nappes montrent des situations moins favorables, avec des niveaux bas, voire localement très bas, par rapport à tous les mois de mai :
• Les nappes des calcaires jurassiques du sud de la Vendée observent des niveaux bas à très bas, conséquence du manque de pluies efficaces depuis plusieurs mois ;
• La nappe de la craie de Touraine observent des niveaux bas, la période de recharge ayant été tardive et écourtée ;
• Les niveaux de la nappe inertielle des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté sont bas, héritage de plusieurs recharges successives déficitaires ;
• Les niveaux des nappes des alluvions et des formations complexes de Provence et de la Côte d’Azur sont bas, du fait de faibles recharges en 2020-2021 puis en 2021- 2022 et d’un étiage estival 2021 assez sévère.
• La nappe de la molasse miocène du Bas-Dauphiné enregistrent des niveaux globalement bas, conséquences d’une baisse progressive sur plusieurs années. Des niveaux très bas s’observent dans la Plaine de Valence et dans les collines nord Drôme.
« Des conditions plus sèches que la normale »
Les prévisions saisonnières de MétéoFrance annoncent des « conditions plus sèches que la normale » pour les deux-tiers sud de la France pour le prochain trimestre. Aucun scénario n’est privilégié pour le nord de la France. Les températures devraient être plus élevées que la normale sur l’ensemble du territoire. Les températures élevées, la végétation active et donc l’évapotranspiration importante limitent habituellement l’infiltration des pluies vers les nappes durant le printemps et l’été. La vidange devrait théoriquement se poursuivre et les niveaux rester orientés à la baisse durant les prochaines semaines. De plus, les pluies insuffisantes et les températures élevées engendrent une sécheresse des sols et une demande en eau accrue.
Pas d’épisode de recharge prévu pour les nappes inertielles
Concernant les nappes inertielles, aucun épisode de recharge ne devrait s’observer, sauf événements pluviométriques très exceptionnels. Aucune amélioration n’est attendue avant l’automne. La situation devrait se dégrader plus ou moins lentement selon les volumes prélevés en eaux souterraines. Concernant les nappes réactives, les tendances et l’évolution des situations dépendront essentiellement des pluies efficaces locales et des demandes en eau. En cas de pluies insuffisantes, les niveaux devraient rester en baisse et la situation devrait continuer à se dégrader rapidement. Cependant, des épisodes pluviométriques importants pourront provoquer des recharges momentanées. Ces recharges permettront de soutenir les niveaux, voire très ponctuellement d’observer une hausse des niveaux. La situation pourrait alors s’améliorer localement, sans toutefois remonter au-dessus des normales sur les nappes très basses.
La situation devra être particulièrement surveillée sur l’ensemble des nappes réactives et notamment sur les nappes affichant des niveaux sous les normales mensuelles en mai. Les nappes inertielles de la nappe de la craie de Touraine, des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté et de nappe de la molasse miocène du Bas-Dauphiné devront également faire l’objet d’une attention particulière.