Moins de cuivre dans le bio, c'est possible
Les producteurs bio aimeraient bien réduire les traitements bleus. La recherche laisse entrevoir des débuts de solution.
Ceux qui pensaient que le bio voulait dire « pas de traitement » vont être déçus. En réalité, certains traitements sont autorisés en culture biologique. Notamment le cuivre, pour venir à bout des maladies. Et ça a beau s’appeler bouillie bordelaise, dans l’assiette et dans le verre, point trop n’en faut. Les producteurs aimeraient bien pouvoir réduire ces traitements. Difficile pour le moment, mais la recherche y travaille. Une expertise scientifique collective sur les alternatives possibles au cuivre en protection des cultures biologiques a été présentée le 16 janvier par l'Inra (1) et l'Itab(2).
A court terme, "il est difficile d'envisager une interdiction", a observé Philippe Mauguin, PDG de l'Inra. En revanche, les chercheurs affirment qu’il y a « des marges de manœuvre » pour réduire l’utilisation du cuivre.
Des études sur le mildiou de la pomme de terre, celui de la vigne, ainsi que sur la tavelure du pommier, montrent "qu'une diminution de moitié des quantités de cuivre appliquées" est possible. Comment ? En réduisant les doses à chaque passage et en améliorant la qualité de la pulvérisation. Ces deux actions combinées permettraient de maintenir une efficacité identique ou très comparable, affirment les chercheurs.
L'enjeu est de taille : l'Efsa(3) examine actuellement le renouvellement de l'approbation du cuivre pour sept ans. Un vote des Etats membres pourrait avoir lieu en juin 2018. La position française n’est pas connue. Un dossier de plus pour le ministère de l’Agriculture.
(1) Institut national de la recherche agronomique
(2) Institut technique de l’agriculture biologique
(3) Autorité européenne de sécurité des aliments (European Food Safety Authority)