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Michel-Edouard Leclerc : « les prix planchers c’est un peu ce que tout le monde demande dans l'agriculture »

Michel-Edouard Leclerc revient sur la crise agricole et la mesure phare proposée par Emmanuel Macron sur BFM Politique. 

Michel-Edouard Leclerc dans BFM politique
Michel-Edouard Leclerc le 24 mars dans l'émission BFM politique
© BFM TV

« Tout le monde le critique mais les prix planchers c’est un peu ce que tout le monde demande dans l'agriculture », a répondu Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc, interrogé le 24 mars dans BFM Politique par Benjamin Duhamel sur les annonces d’Emmanuel Macron au salon de l’Agriculture.

La formulation n’est toutefois pas juridiquement valable

« Il y’a plusieurs agricultures. D’un côté un agrobusiness qui exporte et fait des devises pour la France et de l’autre une agriculture plus familiale qui fournit les produits locaux. Les premiers ont besoin d’être boostés et les deuxièmes protégés. Mon but est de ne pas trop négocier les prix auprès des petits producteurs », a poursuivi le médiatique distributeur. Ne se disant pas hostile aux prix planchers annoncés par Emmanuel Macron, Michel-Edouard Leclerc souligne toutefois que la formulation n’est « juridiquement pas valable ».

Lire aussi : Prix plancher des produits agricoles : 6 questions sur leur possibilité 

Comment Michel-Edouard Leclerc justifie sa stratégie d’évitement pendant la crise agricole

Revenant sur son absence médiatique pendant la période la plus intense de la contestation agricole en début d’année, Michel-Edouard Leclerc a par ailleurs justifié cette position. « Je ne me suis pas mis au milieu de la cible, pendant la crise agricole, a-t-il reconnu. J’ai disparu pendant trois semaines ». 

J'ai disparu pendant trois semaines

Et d’ajouter « dans l’Aïkido que j’ai pratiqué pendant longtemps il faut pratiquement l’évitement qui est un art de la guerre ».
 

Seuls deux points des revendications de la FNSEA concerneraient la distribution

Maintenant, le porte-parole des centres E.Leclerc estime que c’est au ministre de l’Agriculture de répondre aux agriculteurs, via notamment le projet de loi d’avenir agricole qui sera annoncé vendredi. « Ce n’est pas Leclerc et Carrefour qui déterminent la signature des accords avec le Mercosur. Ce n’est pas Leclerc et Carrefour qui décident des retraites des agriculteurs » lâche-t-il estimant que sur les « 42 points (sic ! la FNSEA parlant plutôt de 62 points) mis sur la table par Arnaud Rousseau (président de la FNSEA) », seuls 2 concernent la grande distribution : la sanctuarisation de la matière première agricole au sein des négociations commerciales (« je suis d’accord avec ça », affirme-t-il) et la nécessité de mettre de la transparence (« car nous on n’achète pas le lait à la ferme, et comment faire si je ne sais pas le prix du lait acheté par Danone… »). 

Nos distributeurs et salariés sont souvent enfants d'agriculteurs

Et d’affirmer à propos de la mobilisation agricole contre des magasins Leclerc « on nous les a envoyés, il y a eu une théâtralisation. La réalité c’est que nos distributeurs et salariés sont souvent enfants d’agriculteurs, on partage une partie de leurs revendications », rappelant avoir été lui-même marié à une agricultrice pendant 20 ans.

Lire aussi : « Les agriculteurs ont reçu consigne d'aller dans la grande distribution », Michel-Edouard Leclerc

Baisse des prix à venir sur des centaines de produits chez  E. Leclerc 

Pour autant, Leclerc ne semble pas changer de doctrine. Michel-Edouard Leclerc a annoncé hier sur BFM TV une inflation de 2 à 3% seulement sur les prix dans ses rayons en 2024. « Il va y avoir des poches de baisse, on va aussi prendre sur nos marges, des centaines de produits seront concernés », a-t-il annoncé. 

On peut augmenter le revenu des agriculteurs sans impacter considérablement le consommateur

Sans préciser les produits concernés, le distributeur affirme qu’il s’agira des grandes marques multinationales de produits transformés, assurant que la partie agricole de ces produits ne verra pas son prix baisser. « La marge et le marketing des grands industriels va baisser, car ces industriels ont beaucoup perdu de volume l’an dernier, ils réajustent leurs prix ». 

Et d’affirmer « je pense que l’on peut augmenter le revenu des agriculteurs sans impacter considérablement le consommateur ».

Lire aussi : Michel Biero, président de Lidl France : « Pourquoi un éleveur a-t-il le droit de vendre à perte ? »

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