Mes truies peuvent mettre bas en liberté, mais sous condition
Éleveurs à Coatréven dans les Côtes-d’Armor, Blandine et Jean-Marc Cloarec estiment que les truies pourraient mettre bas sans être bloquées, mais pas dans n’importe quelles conditions.
Éleveurs à Coatréven dans les Côtes-d’Armor, Blandine et Jean-Marc Cloarec estiment que les truies pourraient mettre bas sans être bloquées, mais pas dans n’importe quelles conditions.
Dans leurs maternités rénovées, Jean-Marc et Blandine Cloarec ont récemment investi dans 24 cases de mise bas liberté avec bat-flanc permettant de bloquer les truies à la mise bas (Aco Funki). Pour optimiser la surface des salles, ils ont également installé six cases liberté sans bat-flanc. « Nous aurions pu en mettre plus, car les mises bas des truies placées dans ces cases se déroulent généralement sans problème », souligne Jean-Marc Cloarec. Un constat qu’il assortit cependant de plusieurs conditions. « Il faut des truies dociles. Notre génétique (la Topig TN70) est réputée pour répondre à cette exigence. C’est pour cela que nous l’avons choisie. » Ensuite, les truies doivent être habituées à l’absence de contention. « Nous avons constitué notre cheptel truies en 2018. Elles n’ont connu que les cases liberté. En dehors de la maternité, elles ne sont bloquées que durant la période comprise entre le sevrage et les inséminations artificielles. » Le sanitaire de l’élevage doit être bien maîtrisé. « En liberté, les truies font leurs déjections un peu n’importe où dans la case », constate Jean-Marc Cloarec. « Cela peut influencer l’apparition de diarrhées sur certains porcelets, notamment issus de cochettes dont le statut sanitaire n’est pas encore stabilisé ». Enfin, l’éleveur souligne l’importance d’avoir une conduite animalière. « Nous habituons nos cochettes à notre présence dans leur case dès la quarantaine. En gestante, nous repérons les truies dont le comportement est atypique, celles qui restent à l’écart de nous quand nous entrons dans la case, ou bien qui sont agressives vis-à-vis de leurs congénères. » Ces truies sont alors systématiquement placées dans les cases bloquées à la mise bas. Aujourd’hui, Blandine et Jean-Marc Cloarec estiment qu’au moins la moitié de leurs truies pourraient mettre bas sans aucune entrave. Mais la jeunesse de leur cheptel, conjuguée à l’exigence de leur cahier des charges « sans antibiotiques dès la naissance » les incite, pour le moment à bloquer les truies depuis leur entrée dans la maternité jusqu’à cinq jours après la mise bas.
Des porcelets facilement accessibles dans le nid
Les éleveurs soulignent également l’importance d’une bonne conception des cases, qui doivent permettre notamment un accès facile aux porcelets pour les soins. « Le nid de la case Aco Funki est équipé d’une trappe guillotine manœuvrable du couloir, permettant de bloquer facilement les porcelets. » Jean-Marc Cloraec ouvre alors le couvercle et fait les soins directement dans le nid. Il estime cet équipement indissociable d’une conduite en liberté. « Le nid contribue à limiter les écrasements en attirant les porcelets par la chaleur qu’il dégage. » Sur les six premières bandes (4 bandes de cochettes et 2 bandes de secondes portées), les truies ont sevré 12,80 porcelets par portée pour 14,42 nés vivants, soit un taux de pertes de 13,2 %. « Il y a eu en moyenne 0,75 porcelet écrasé par portée, répartis équitablement selon le type de case », conclut Blandine Cloarec.