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Pénurie de vétérinaires ruraux : comment les écoles s'ouvrent à de nouveaux profils

Il manque entre 800 et 1000 vétérinaires en France, notamment dans le milieu rural. Les jeunes diplômés sont trop urbains, et ne restent pas longtemps en milieu rural. Face à cela, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a engagé en 2022 un plan de renforcement des écoles vétérinaires. Celui-ci opère notamment sur les recrutements.

Parmi les jeunes diplômés, une partie quitte le métier de vétérinaire de terrain auprès de propriétaires d'animaux pour s'engager dans un travail en laboratoire. « 30 à 35% des vétérinaires vont quitter la profession, au moins sur le terrain, avant dix ans après la sortie d’école. Et sur ces 30%, la moitié vont revenir à la clientèle un peu plus tard », précise Laurent Perrin, vétérinaire et président du Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral (SNVEL).

30 à 35% des vétérinaires vont quitter la profession

Mireille Bossy, vétérinaire et directrice générale de VetAgro Sup, explique ce phénomène par des profils d’étudiants « de plus en plus urbains, qui n’étaient pas adaptés pour combler les besoins des éleveurs ».
 

Recrutement des écoles vétérinaires : s'ouvrir aux BTS et aux ruraux

Des voies de recrutement plus attractives ont ainsi été élaborées. Les places en école sont augmentées pour les profils BTS ou fac, car ils sont susceptibles de « rester plus longtemps en clientèle », observe Laurent Perrin. Ainsi, les quatre écoles nationales qui accueillent aujourd’hui 160 étudiants chacune, en accueilleront 180 en 2025 et 200 en 2030. Une cinquième école, privée, a ouvert à Rouen en 2022. Le recrutement via Parcoursup est aussi modifié : en plus des épreuves écrites, les étudiants seront sélectionnés « par leur origine et leur proximité avec le monde rural » lors d’un entretien oral, précise Mireille Bossy.

L’objectif 2030 fixé par le plan de renforcement est une répartition tiers-égale entre les entrées en école via Parcoursup, classes préparatoires (concours A) et BTS agricoles (concours B, C et D).

Le milieu agricole perd aussi de son attractivité par l’appréhension du « rapport clientèle », selon le président du SNVEL. Emmener les jeunes le plus tôt possible sur le terrain est ainsi une solution pour les rassurer des « bons rapports avec les clients ».
 

Les gardes des vétérinaires ruraux freinent les recrutements

Le manque de proximité entre les cabinets en milieu rural expose des « contraintes qui sont la permanence et la continuité de soins » rendant les gardes plus difficiles, contrairement aux cliniques pour petits animaux. Le modèle mixte, appliqué aux cabinets et aux vétérinaires eux-mêmes, est une solution pour ne pas condamner les secteurs à faible densité d’élevages. Mireille Bossy explique que « l’équilibre économique de la profession de vétérinaire se fait la plupart du temps par un équilibre entre la clientèle mixte et la clientèle rurale ».

A l’horizon 2030, 840 vétérinaires seront formés en France, soit 75% de plus qu’en 2017.

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