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Planification écologique : Sébastien Windsor dénonce le manque de moyens des Chambres d’agriculture

Le président des Chambres d'agriculture estime que le gouvernement ne met pas les moyens financiers en face des objectifs qu'il donne au secteur agricole dans sa stratégie nationale bas carbone.

Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France entouré d’Isabelle Chmitelin, directrice générale (à gauche), et Myriam Decoeur, directrice communication (à droite).
Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France entouré d’Isabelle Chmitelin, directrice générale (à gauche), et Myriam Decoeur, directrice communication (à droite).
© Nathalie Marchand

Concernant la planification écologique, il y a un vrai décalage entre les ambitions du gouvernement et les moyens accordés pour atteindre les objectifs, déplore Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture, ce jeudi 31 août lors d’une conférence de presse de rentrée. « Face au changement climatique, le gouvernement a une ambition forte pour les agriculteurs mais ne veut pas mettre les moyens, je suis en colère », s’emporte-il.
 

La hausse de la TFPNB ne profitera pas aux Chambres d’agriculture

Le réseau consulaire qui pensait bénéficier de l’augmentation de plus de 7% sur la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) en 2023 aurait vu ses espoirs douchés par Bercy, selon son président. « Cela va représenter une hausse de 200 millions pour les agriculteurs et les Chambres d’agriculture ne vont même pas pouvoir récupérer les 22 millions qu’elles demandaient », s’indigne Sébastien Windsor, déplorant que cet effort financier porté par les agriculteurs aille seulement aux collectivités.

Il est plus important de faire des salles des fêtes que d’accompagner les agriculteurs !

« Il est plus important de faire des salles des fêtes que d’accompagner les agriculteurs ! », ironise le président des Chambres d’agriculture.

Une partie du produit de la TFPNB est théoriquement reversée aux Chambres d’agriculture au travers de la taxe pour frais de chambres d’agriculture (TFCA) mais le montant national de l’enveloppe TFCA est plafonné chaque année par la loi de finances. Sébastien Windsor compte bien monter au créneau à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances 2024 pour pouvoir bénéficier de cette manne fiscale.

 

Un accompagnement des agriculteurs du même niveau qu’après-guerre

Pour répondre aux objectifs fixés par la nouvelle stratégie nationale bas carbone (SNBC), « cela va nécessiter un accompagnement colossal, du même niveau qu’après-guerre », argumente le président de Chambres d’agriculture France.

Cela va nécessiter un accompagnement colossal, du même niveau qu’après-guerre

Selon lui, la décarbonation du secteur agricole ne nécessite pas de « saut technologique », « pas d’investissement majeur », mais « une modification globale du système des exploitations agricoles dans sa globalité ». « Une optimisation économique (dans un contexte tendu d’inflation) et environnementale » que veulent assumer les Chambres d’agriculture.
 

Décarbonation du secteur agricole : de la théorie à la pratique

Pour rappel, pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés à l’agriculture le secrétariat général à la planification écologique a identifié plusieurs leviers parmi lesquels : le doublement des surfaces en agriculture bio, la plantation de 50 000 km linéaires de haies, la multiplication par trois (soit 3 millions d’hectares en plus) de couverts intermédiaires d’hiver ou la multiplication par deux des couverts intermédiaires d’été ou encore le doublement des surfaces cultivées en légumineuses (soja, pois, fèves).

Pour voir comment passer de la théorie à la pratique, Chambres d’agriculture France a commencé à étudier comment mettre en place les différents leviers au sein des exploitations laitières de son réseau de fermes. « On confronte la théorie à la pratique, on a envie de réussir l’exercice avec des projets économiquement viables. Mais il va falloir toucher tous les agriculteurs », avance Sébastien Windsor.
 

Nouvelles missions confiées aux Chambres d’agriculture par la PLOAA

Le président des Chambres d’agriculture rappelle aussi que le réseau consulaire devrait être concerné par plusieurs propositions du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOAA) comme l’organisation du contacte entre les élèves du primaire et le monde agricole, le guichet unique installation ou encore l’adaptation au changement climatique avec notamment le déploiement des diagnostics climatiques à l’installation. « Ca veut dire plus de boulot… sans moyens en face », souligne Sébastien Windsor.

 

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