« Les effectifs doivent être à la hauteur du défi sanitaire »
Les Marchés Hebdo : Après Lactalis, l’affaire Veviba en Belgique, que vous inspirent ces scandales à répétition ?
Olivier Andrault : Pendant longtemps le discours a été que le niveau de sécurité sanitaire en Europe est au top, ce qui est vrai, l’agroalimentaire balayant les crises alimentaires en disant : « ce sont des fraudes ». Aujourd’hui, de grands intervenants sont concernés, avec la tendance de toujours réduire les coûts, ce n’est pas admissible. En parallèle, les services de contrôle officiels en France reculent, comme l’a récemment indiqué la Cour des comptes, alors que les échanges extracommunautaires augmentent. Enfin, l’affaire du fipronil a montré que les autorités sanitaires nationales peuvent parfois la jouer « perso », se montrer protectionnistes.
LMH : Quelles propositions mettez-vous en avant ?
O. A. : On souhaite une modification de la réglementation indiquant très clairement que tous les autocontrôles, dans les produits ou l’environnement, doivent être transmis aux autorités. On demande une procédure très définie pour les retraits et rappels. Nous souhaitons aussi un site d’information unique pour le consommateur. Nous pensons enfin que les effectifs des services de contrôle doivent être à la hauteur du défi sanitaire. Des services qui devraient réaliser des audits plus que des contrôles.