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Le bassin laitier breton doit se renforcer

Le deuxième bassin laitier européen a plusieurs recours pour faire face aux défis de la nouvelle OCM, de la stagnation du marché européen et de la concurrence mondiale.

L’industrie laitière bretonne a besoin d’un sursaut stratégique ; cette certitude s’est emparée des fabricants d’aliments du bétail de Bretagne, réunis vendredi dernier à l’assemblée générale de leur association, l’Afab. Avec ses dix centres de décision stratégiques, dont trois maîtrisant la moitié de la production de l’extérieur, le deuxième bassin laitier d’Europe est à l’aube de restructurations « voulues» ou « subies», a supposé Jean-Paul Simier (directeur des études économiques de la Chambre d’Agriculture de Bretagne). Ces sociétés n’ont pas le poids des grands groupes nord-européens La Rabobank donne un classement dont les 7 premiers sont, dans l’ordre : ArlaFoods (Dk/Suède), Lactalis (Fce), Friesland-Coberco (P-B), Carpin Melkunie (P-B), Nordmilch (All.), Bongrain (Fce) et Dairy Crest (R-U). ou de multinationales pour affronter le marché mondial.

Or, selon Luc Morelon, responsable de la communication du groupe Lactalis, seules les entreprises ayant une taille suffisante, déployant une large gamme porteuse de marques et dotées d’une présence à l’étranger, ou encore les spécialistes (en appellations, en produits frais, etc.), auront la puissance de feu nécessaire. Sans regroupements, la citerne à lait de Bretagne, dont 80 % du contenu est destiné aux usines de beurre, de poudre ou d’emmental, rapetissera.

Luc Morelon a fait miroiter trois facteurs infaillibles d’expansion du marché mondial : la fringale internationale de pizzas, garnies le plus souvent de morceaux de fromages, le succès non démenti des fast-foods et la dissémination d’hypermarchés Carrefour, agents actifs de la promotion de produits frais grâce à leur action sur la chaîne du froid.

Seulement voilà : sur l’océan de la consommation mondiale, le premier vaisseau d’Europe croisera dans quelques années le vaisseau de l’Océanie. La production océanienne grossit de quelque 5 % par an, à des prix inférieurs de moitié aux prix européens. Freinés par les vents défavorables de la nouvelle organisation commune de marché, les marchands européens se feront doubler par les Néo-zélandais sur le marché moyen-oriental et aussi chez eux.

L’éleveur breton (ils sont 21 000 livreurs dans la région) est une variable d’ajustement, mais « pas la seule », a insisté J-P. Simier, qui fait le vœu d’adaptations concertées entre les producteurs, les industriels et les pouvoirs publics. Quelles adaptations ? Des modèles plus productifs, des synergies entre industriels, une offre innovante à l’intention des consommateurs soucieux de leur santé, de leur confort et des modes d’élevage. Les fabricants d’aliments savent qu’ils ont plusieurs cartes à jouer.

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