Grippe aviaire : les Asiatiques prennent des résolutions
«Cafouillage », et non pas « dissimulation » ; c’est ainsi que le gouvernement thaïlandais qualifie les manquements dont la Thaïlande s’est rendue responsable ces dernières semaines dans sa gestion de la grippe aviaire. Cette mise au point a eu lieu hier alors que Bangkok accueillait une concertation internationale sur la maladie. « Certaines agences ont cafouillé en Thaïlande, a déclaré le porte-parole du gouvernement, M. Jakrapob Penkair. Il y a eu une mauvaise interprétation de procédures ».
Le gouvernement dément toute tentative de dissimulation de sa part. Le Premier ministre, Thaksin Shinawatra, « insiste sur le fait que la Thaïlande est un pays responsable », a appuyé le porte-parole. Une réplique adressée, entre autres, à l’Union européenne, deuxième importateur de viande de volaille thaïlandaise après le Japon, qui a reproché cette semaine à son fournisseur son « manque de transparence ». « On ne peut pas se fier à 100 % à ce que disent les Thaïlandais », avait avancé Beate Gminder, porte-parole du commissaire européen à la Santé David Byrne. De son côté, le Japon, premier client de l’industrie avicole implantée en Thaïlande, a suspendu ses importations avant même la confirmation officielle par Bangkok de la présence du virus.
Décidé à rétablir sa crédibilité, Bangkok a affiché sa farouche volonté, hier, devant la communauté internationale, d’améliorer sa vigilance face aux risques d’épizootie et ses procédures d’éradication.
Le premier exportateur asiatique a aussi obtenu l’engagement de ses voisins touchés par la grippe aviaire à « en faire plus » pour répondre à l’épidémie en intensifiant les efforts nationaux, régionaux et internationaux. « Nous avons souligné le fait que nos efforts individuels doivent être renforcés par une coopération régionale et internationale efficace au vu de l’ampleur du défi », a affirmé le chef de la diplomatie thaïlandaise, Surakiart Sathirathai, aux journalistes à l’issue de la rencontre de trois heures et demie.
Celle-ci rassemblait des ministres ou responsables ministériels de l’Agriculture et de la Santé des huit pays asiatiques touchés jusqu’à présent (la Chine, le Cambodge, la Corée du Sud, l’Indonésie, le Japon, le Laos, le Vietnam et la Thaïlande), ainsi que de la Malaisie et de Singapour. Ces pays ont décidé de coopérer davantage, notamment dans la recherche, l’échange d’informations et la mise au point de kits de tests bon marché et de vaccins. Ils vont aussi étudier la mise en place d’un réseau régional de surveillance vétérinaire.
Dans l’immédiat, les pays touchés par la grippe aviaire sont d’accord pour mettre en application les mesures de contrôle de la grippe recommandées par l’OIE (Office international des épizooties), l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), et pour « travailler étroitement avec (ces organisations) », a précisé le chef de la diplomatie thaïlandaise.
« Comme il n’y a pas de signe de transmission d’homme à homme, nous sommes convenus que la maladie ne posait pas de menace aux voyages et à l’industrie du tourisme et que les restrictions de mouvements n’étaient pas nécessaires », a-t-il ajouté. Des représentants des Etats-Unis, de l’Union européenne, de l’OMS, de l’OIE et de la FAO assistaient à cette rencontre.