Fruits et légumes d'été : « Nous avons observé des difficultés d’écoulement de certains fruits et légumes », selon le président d'Interfel
Laurent Grandin, président d'Interfel, revient sur la saison difficile des fruits et légumes d'été.
Laurent Grandin, président d'Interfel, revient sur la saison difficile des fruits et légumes d'été.
1/ Comment s'est déroulée la saison des fruits et légumes d'été ?
Dans l’ensemble, cet été, la consommation de fruits et légumes d’été a été contrastée. Le temps, variable et hétérogène selon les régions a pu jouer sur les ventes : on observe par exemple en juillet une baisse des achats de produits d’été en valeur de -4 % par rapport à 2022 sur la même période. Les abricots, tomates et melons ont été particulièrement touchés, avec des volumes qui se sont cumulés après le 14 juillet et des situations de crise déclarées début août. La qualité était pourtant au rendez-vous, avec des productions plutôt abondantes. Cela a évidemment joué sur les prix qui étaient revenus à la normale voire en baisse en comparaison avec l'an dernier, tandis que le marché était moins chargé du fait d’une faible présence espagnole consécutive au gel de 2022.
2/ Quels ont été les fruits et légumes touchés par une baisse de consommation ?
A la mi-août, nous avons observé des difficultés d’écoulement de certains fruits et légumes notamment en abricot, melon, prune, concombre et tomate, et dans une moindre mesure en pêche/nectarine, avec une inadéquation entre offre et demande du fait des conditions météorologiques et de l’inflation générale (forts volumes à la mi-juillet, météo exécrable sur la moitié nord de la France jusque courant août et un pouvoir d’achat limité en deuxième quinzaine du mois). Alors que les produits étaient globalement de bonne qualité. Ceux qui s’en sont sorti le mieux sont les produits pour lesquels l’offre était plus faible, notamment les légumes ratatouille ou les poires par exemple. Maintenant les pommes ou les oignons redémarrent dans un marché « vide » plus favorable.
3/ Quel impact risque-t-il d'y avoir pour les exploitations ?
La baisse de la consommation concerne de nombreux produits. Cette baisse (en volumes -5 % et +8 % en prix sur 12 mois glissant arrêtés à juillet 2023) est liée essentiellement à la baisse de l’offre en légumes, consécutive à la sécheresse 2022. Pour les produits d’été ce n’est pas la baisse de consommation qui pourrait mettre en péril certaines structures, mais la difficulté à équilibrer les comptes, avec pour certains de longues périodes avec des prix en dessous des moyennes des 5 dernières années. La hausse du coût de l’énergie, l’inflation, la variabilité du climat et les surtranspositions découragent certains de poursuivre leur activité en fruits et légumes.