Ils sauvent des faons avant la fauche des prairies grâce à un drone
Repérer les faons tapis dans les prairies et les déplacer avant la fauche pour les sauver, c’est ce que permet le passage d’un drone au-dessus de la parcelle en herbe. La fédération des chasseurs de Moselle propose ce service aux agriculteurs.
Repérer les faons tapis dans les prairies et les déplacer avant la fauche pour les sauver, c’est ce que permet le passage d’un drone au-dessus de la parcelle en herbe. La fédération des chasseurs de Moselle propose ce service aux agriculteurs.
C’est l’époque des fenaisons mais c’est aussi la période des naissances de nombreux animaux sauvages. Parmi eux, les jeunes faons qui risquent d’être pris au piège lors du fauchage de l’herbe dans les prairies.
Pour épargner ces jeunes animaux, des opérations de sauvetage par drone peuvent être menées avant le passage des outils de coupe. En Moselle, le 1er juin, Samuel Goldschmidt a suivi une de ces opérations menées par la fédération départementale des chasseurs. Les opérateurs utilisent un drone DJI équipé d’une caméra thermique et d’une caméra à fort zoom qui se déplace à 60 m au-dessus des parcelles. Parmi les jeunes faons, il y a ceux capables de s’enfuir qui peuvent éviter les engins, mais il y a les « touts petits qui, eux, se blottissent le plus près du sol possible », explique le journaliste Grand-Est de la chaîne RTL.
Grâce aux drones, il est possible de « repérer la chaleur des petits faons nouveau-nés pas plus gros que des lièvres » poursuit-il. Le technicien au sol peut alors s’approcher délicatement de l’animal et l’extraire de son nid. Pour « ne pas laisser d’odeur humaine sur le faon », il utilise des gants, protège la petite bête avec une couche d’herbe et l’amène en lisière de prairie. Il niche l’animal dans l’herbe et le couvre d’une cage en plastique protectrice. L’agriculteur peut ensuite faucher son champ. Une fois l’herbe coupée dans la parcelle, il enlève la protection et la mère peut retrouver son petit.
Un service qui se développe
« Plusieurs fédérations départementales de chasse françaises commencent à proposer ces services de drones thermiques », précise Samuel Goldschmidt dans son Thread.
Ce matin j’ai posté ça ; ça a fait quelques vues et engendré plein de réactions étonnantes qui m’ont plutôt amusées ; donc pour une fois : un (petit) thread. D’abord ce sont les chasseurs de Moselle qui proposent ce service de repérage par drone. Eeeeeet oui… vive eux. https://t.co/mzonnmssKc
— Samuel Goldschmidt (@rtlgrandest) June 1, 2023
Le journaliste remarque également, plus les équipements sont modernes, plus le risque est élevé pour les jeunes animaux. « Un gros combiné de fauche moderne, c’est 10 m de large coupés d’un coup avec un tracteur qui avance à 10-12 km/h ». Un constructeur propose même un équipement de 5 faucheuses sur un engin automoteur qui permet de faucher 14 mètres de large d’un coup. « Impossible de repérer les faons à temps dans ces conditions », commente le journaliste.
« Les chasseurs s’arment d’un drone pour sauver les faons », titre pour sa part le Républicain Lorrain. Le journal régional précise que « c’est une première en Moselle ». Dans ce département, la fédération de chasse lance un appel aux personnes voulant bénéficier du service ou apporter leur contribution.
D'autres expériences positives
L'expérience est menée en Haute-Saône également. « Les agriculteurs bénéficient gratuitement du dispositif », informe L’Est-Républicain.
Le YouTubeur Agriskippy utilise aussi cette technique . « Je passe 5 bonnes minutes au-dessus de chaque prairie, en drone pour vérifier qu’il n’y en a pas avant de faucher », explique-t-il.
Pour la première coupe d'avril, les faons ne sont pas encore nés mais aujourd'hui ils vivent dans nos prairies.
— Antoine Thibault (@AgriSkippy) June 5, 2023
Donc je passe 5 bonnes minutes au dessus de chaque champ en drone pour vérifier qu'il n'y en a pas avant de faucher. pic.twitter.com/NL0tgNksHk
Soutien financier
En Moselle, le projet est réalisé avec le soutien financier de l’OFB (Office français de la biodiversité), « dans le cadre de l’écocontribution », précise encore la fédération de chasse. L’investissement nécessaire est en effet supérieur à 5000 euros.
Dans les Yvelines, une association a lancé en début d’année un financement participatif pour l’achat d’un drone thermique. La somme collectée était de 9000 euros.