Les 6 recommandations du CGAAER pour réconcilier élevage et société
Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) vient de livrer un rapport intitulé « Perspectives d’avenir des relations élevage et société ». Il propose différentes recommandations afin de renouer liens et dialogue entre société et monde agricole.
Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) vient de livrer un rapport intitulé « Perspectives d’avenir des relations élevage et société ». Il propose différentes recommandations afin de renouer liens et dialogue entre société et monde agricole.
Le CGAAER constate d’une part que l’agriculture est aujourd’hui « confrontée aux exigences, voire aux critiques, d’une société qui s’inquiète d’autant plus des conditions de production de son alimentation qu’elle s’éloigne sociologiquement du monde agricole » et d’autre part que « l’élevage connaît dans la plupart de ses filières des difficultés économiques ». Pour améliorer cette situation, le CGAAER estime dans son rapport qu’il est nécessaire d’arriver à une meilleure compréhension mutuelle des enjeux économiques, sociaux, environnementaux et climatiques, éthiques et sanitaires, tant du point de vue des éleveurs et des filières concernées que des citoyens-consommateurs.
« L’élevage parfait n’existe pas »
Il estime en effet que l’élevage « parfait », celui qui donnerait « satisfaction » sur tous les aspects, n’existe pas. Pour lui, le compromis et la co-construction d’une vision d’avenir permettront « une réconciliation nécessaire pour un élevage français au sein de systèmes alimentaires durables ». Le CGAAER pense que les pouvoirs publics, en premier lieu le ministère de l’Agriculture qui devrait s’appuyer sur la Commission nationale du débat public, ont un rôle à jouer pour renouer un dialogue en instaurant un débat afin d’élaborer « une vision consensuelle à horizon 2050 pour l’élevage français ». D’après lui, deux conditions préalables devraient être réunies avant l’ouverture de ce débat entre tous les acteurs prêts au compromis :
- Une clarification par les sciences, y compris humaines, des termes du débat qui pourrait être confiée à un comité scientifique multidisciplinaire et transverse ;
- Un dialogue inter-filières qui permette aux professionnels de mieux s’y préparer et d’élaborer des messages communs accessibles au public.
Améliorer l’information
Le CGAAER est d’avis que « Plutôt que d’organiser les « productions animales », il convient de retrouver le sens de l’élevage, de penser son rôle et sa place dans l’agriculture et dans chaque territoire, de revaloriser la nourriture carnée en promouvant une consommation modérée de produits carnés peu ou pas transformés au sein d’un régime équilibré et d’accepter la notion de complexité inhérente au vivant ». Il affirme par ailleurs que si la communication est nécessaire, elle doit s’accompagner d’une information améliorée « à destination du grand public pour mieux faire connaître les activités agricoles et d’élevage, à destination des futurs éleveurs pour mieux comprendre les aspirations de la société et enfin, à destination des jeunes en général pour mieux appréhender la complexité du vivant ».
6 recommandations pour une vision d’avenir de l’élevage
Le CGAAER conclut : « Disposer d’une vision d’avenir pour le secteur de l’élevage permettra également à la France de mieux négocier la transition vers des systèmes alimentaires durables à travers la stratégie Farm to Fork et de porter une voix claire en faveur d’un élevage durable à l’international ». Pour se donner les moyens d’y parvenir, il émet donc six recommandations :
- Elaborer une vision commune de l’élevage français à l’horizon 2050
- Clarifier les éléments qui suscitent l’inquiétude de la société et améliorer la connaissance
- Encourager le dialogue inter-filières
- Constituer un groupe de veille et de suivi
- Faire savoir : de nouvelles façons d’informer, de former et d’enseigner
- Conforter l’élevage français dans les instances européennes et internationales