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Le tout nouveau "Collectif de l’alimentation durable pour tous" veut faire de l’alimentation durable une priorité pour le prochain quinquennat

Ce collectif est né de la réflexion de dix organisations qui veulent faire de l’alimentation durable un sujet majeur de réflexion et l’inscrire au programme de la prochaine présidence de la République.

bio
Le collectif veut promouvoir l'introduction de produits bio, notamment pour les plus précaires.
© V. Marmuse/CAIA

 

« Les organisations ayant créé ce collectif se veulent représentatives des Français qui sont 63 % à vouloir manger sainement, 90 % à demander des produits respectueux de l’environnement et 73 % à estimer que les agriculteurs et éleveurs ne sont pas rémunérés équitablement » explique Julie Chapon, co-fondatrice de Yuka. Le Collectif a formulé 10 propositions, une par organisation, pour transformer le système alimentaire et proposer aux Français une alimentation plus nutritive et écologique. Ces propositions qui sont issues du terrain, et/ou d’expérimentations mises en place à l’échelle des structures du Collectif ont été soumises à chaque candidat à l’élection présidentielle. Elles sont regroupées autour de trois axes essentiels du système alimentaire : assurer un meilleur revenu aux producteurs, éduquer et mieux sensibiliser les consommateurs et mettre fin aux absurdités de notre système alimentaire.

Les 10 propositions :

1. Instaurer une comptabilité des externalités. Appliquer à tout le secteur agricole et alimentaire une méthode de comptabilité en triple capital, intégrant au bilan et au compte de résultat les capitaux naturel et humain en sus du capital financier, afin de pouvoir rémunérer les agriculteurs rendant des services écosystémiques ou taxer ceux qui ont une empreinte globale négative. Proposition de Maxime de Rostolan.

2. Une nouvelle loi et un nouveau modèle pour une pêche plus juste et plus durable. Le droit de pêche et la répartition des quotas se doivent d'être attribués aux acteurs les plus vertueux du secteur : les garants du développement économique du littoral comme de l'impact sur l'environnement et la ressource. Proposition de Poiscaille.

Résilience des territoires

3. Promouvoir les circuits courts en exonérant de TVA les produits issus de la vente directe. Pour les consommateurs, les produits issus de la vente directe sont la garantie d’avoir accès à des produits non transformés, locaux et de saison. Pour les producteurs, ils leur permettent de vivre justement de leur métier, en réduisant les intermédiaires. Pour l’économie locale, ils favorisent les échanges directs et assurent la résilience des territoires. En supprimant laTVA sur les produits issus de la vente directe, le prix final sera moins cher, et les circuits courts plus accessibles. Proposition de La Ruche qui dit Oui !

4. Instaurer un chèque alimentation bio mensuel de 100 euros à destination des quelque 10 millions de Français en situation de précarité alimentaire. Ce chèque alimentation bio serait utilisable pour tout achat de de produits bio et adossé aux centres communaux d’action sociale (CCAS) ou Banques Alimentaires, sous conditions de revenu et obligatoirement assorti d’une proposition d’accompagnement social. Proposition de La Fourche.

5. Généraliser l’évaluation et l’affichage environnemental des plats proposés en restauration collective pour tous les restaurants collectifs de plus de 300 couverts/jour. Concrètement, il s’agit d’évaluer l’empreinte environnementale et carbone par plat, d’afficher l’empreinte environnementale des plats servis, tout en fixant un objectif de réduction de 30 % de l’impact carbone moyen par plat à l’horizon 2025 et un objectif de 50 % de produits bio à l’horizon 2030. Proposition de Eco2 Initiative.

Inviter le consommateur aux négociations

6. Interdire les additifs nitrés dans tous les produits alimentaires. La dangerosité des additifs nitrés - en particulier lorsqu’ils sont employés dans les produits de charcuterie - fait l’objet de nombreuses publications scientifiques. L’OMS a classé en 2010 les nitrites et nitrates ingérés comme cancérogènes probables (catégorie 2A). Puis, elle a classé en 2015 la charcuterie comme cancérogène avéré (catégorie 1). Proposition de Yuka.

7. Intégrer les consommateurs aux négociations commerciales pour mieux protéger les producteurs et consommer de manière plus durable et plus responsable. Chaque année, fabricants et distributeurs négocient le prix des aliments consommés, le plus souvent au détriment des agriculteurs. La coopérative C’est qui le Patron ?!, en plaçant le consommateur au centre des décisions et en lui permettant de tout vérifier, a permis de rééquilibrer le rapport de force et protéger la rémunération agricole. L’objectif est que ce système puisse bénéficier à tous les agriculteurs français. Proposition de C’est qui le patron ?!.

Lutter contre le gaspillage alimentaire

8. Étendre l’application de la loi EGAlim à l’ensemble des acteurs de la restauration d’entreprise. Grâce à la loi EGAlim, les entreprises de la restauration collective (écoles, hôpitaux…) doivent appliquer des mesures en faveur d’une alimentation saine et durable. Par exemple, utiliser 50% de produits durables, dont 20 % de bio, et diversifier leurs sources de protéines. Aujourd’hui, l'ensemble des Français consomment en moyenne un tiers de leurs repas sur leur lieu de travail. Proposition de FoodChéri.

9. Généraliser l’apposition d’une mention complémentaire après la Date de Durabilité Minimale (DDM) indiquant que le produit reste consommable après la date mentionnée. Grâce au Pacte sur les dates de consommation, 19 acteurs de l’agroalimentaire ont modifié leurs emballages pour ajouter une mention complémentaire après la DDM. Ce qui représente plus de 300 millions de produits en magasin. Avant ces travaux, selon une étude européenne, 55 % des consommateurs ne savaient pas ce qu'était une date de durabilité minimale. D’après une récente étude de Too Good To Go, aujourd’hui, ce sont 82 % des Français qui savent qu'un produit à DDM peut se consommer après la date. Une généralisation de cette proposition pourrait avoir un réel impact sur le gaspillage alimentaire dans les foyers français, où 20% du gaspillage serait dû à la confusion entre les dates de consommation. Proposition de Too Good To Go.

10. Lutter contre le gaspillage alimentaire et la précarité alimentaire en développant la culture du don, notamment via les contrôles de l’interdiction de jeter, et les contrôles sur la qualité du don. Le gaspillage alimentaire, c’est 150 kilos d’aliments jetés par an et par habitant, 159 euros par personne, 3 % des émissions de CO2 en France. Proposition de la Fédération française des Banques alimentaires.

« Pour donner plus de poids à toutes nos propositions, nous sommes en train d’écrire une proposition de loi qui sera à la disposition des candidats aux prochaines élections législatives. Le Collectif veillera à ce que la proposition de loi puisse être débattue dans le cadre de la prochaine mandature » conclut Lucie Bash, co-fondatrice de Too Good To Go.

 

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